Dakar, Le président sénégalais Macky Sall a évoqué devant d’influents chefs religieux musulmans une libération prochaine de Karim
Wade, ancien ministre et fils de son prédécesseur, emprisonné pour enrichissement illicite, affirment mercredi plusieurs médias, des propos sur lesquels la présidence s’est refusée à tout commentaire.
Les spéculations sur une libération anticipée de Karim Wade, en détention depuis plus de trois ans, et condamné en mars 2015 à six ans d’emprisonnement et plus de 210 millions d’euros d’amende, vont bon train au Sénégal depuis de récentes déclarations du chef de l’Etat.
"Effectivement, beaucoup de personnes demandent qu’il soit élargi", avait déclaré M. Sall dans une interview le 2 juin à la radio RFI lors d’une visite en France.
"Il ne faut pas désespérer que cela puisse avoir lieu", avait-il dit, rappelant son pouvoir constitutionnel de grâce et précisant, en réponse à une question, qu’une "solution" pourrait intervenir avant la fin de l’année.
"Karim Wade va passer la Korité chez lui", titre ainsi mercredi le journal privé Le Quotidien, en référence à l’appellation au Sénégal de la fête de la fin du Ramadan - période traditionnelle de mesures de clémence dans les pays musulmans - attendue cette année autour du 6 juillet.
Ces propos auraient été tenus par le président Sall lors d’une visite mardi à Touba (centre) au calife général des mourides, Serigne Sidi Makhtar Mbacké, puis à Tivaouane (ouest) au porte-parole du calife général des tidianes, deux parmi les plus influentes confréries musulmanes au Sénégal.
"J’ai décidé de libérer Karim Wade", annonce également en Une mercredi, citant M. Sall, WalfQuotidien, un autre quotidien privé. Des informations similaires sur le fait que les discussions aient porté sur le sort de Karim Wade ont été rapportées par plusieurs autres médias, qui citaient l’entourage des deux chefs religieux.
La présidence, jointe par l’AFP, n’a ni infirmé ni confirmé ces informations.
Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), a été reconnu coupable par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), une juridiction spéciale.
Il était accusé d’avoir illégalement acquis un patrimoine valorisé à 178 millions d’euros (sociétés au Sénégal et à l’étranger, comptes bancaires, propriétés immobilières, voitures...) lorsqu’il était conseiller puis ministre de son père, ce qu’il nie.
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