La plateforme de la société civile sénégalaise pour la nutrition (SUN, sigle anglais) a restitué mercredi à Dakar, un Plan de plaidoyer dont l’un des objectifs est d’inciter l’Etat et les collectivités locales à allouer d’ici à 2020, des ressources financières permettant de couvrir au moins 80% des besoins en nutrition et de sécurité alimentaire des populations.
«Le contexte est favorable pour agir contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire. Malgré tout, le constat est que la situation nutritionnelle et de sécurité alimentaire est précaire au Sénégal. C’est pourquoi nous voulons amener le gouvernement et les collectivités locales à allouer d’ici à 2020 des ressources financières couvrant au moins 80% des besoins de la nutrition et de la sécurité alimentaire», indique le plan de plaidoyer présenté par le consultant Mar Ngom.
Les trois déterminants défavorables de la nutrition et de la sécurité alimentaire au Sénégal sont relatifs à l’insuffisance des allocations budgétaires minimisant les actions, à la faiblesse du cadre de mise en cohérence ponctuée par la dispersion des efforts et du déficit de synergie entre les actions et les acteurs. Il s'agit aussi de la faible responsabilisation des collectivités locales à cause d’une absence de vision et de stratégie d’intervention.
«Le Plan de plaidoyer vise à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations, améliorer l’état nutritionnel et de sécurité alimentaire des populations d’ici à 2020 et aussi amener l’Etat à mettre en place un cadre de coordination et de gouvernance des secteurs de la nutrition et de la sécurité alimentaire impliquant l’ensemble des acteurs», a poursuivi Mar Ngom.
Pour ce faire, la plateforme plaide pour la responsabilisation des collectivités locales avec des projets de territoire dédiés à la nutrition, mais aussi à les accompagner, pour la cohérence et la synergie des stratégies sectorielles.
«D’ici à 2020, nous nous attendons au moins à ce que 30% des collectivités locales allouent annuellement des ressources financières dédiées à la nutrition et à la sécurité alimentaire; la nomenclature des collectivités intègre d’ici à 2020 la nutrition comme ligne de dépenses prioritaires obligatoire», a ajouté le consultant.
Toutes choses qui font dire à Seydou Ndiaye, coordonnateur de la plateforme SUN que la sécurité alimentaire et nutritionnelle est devenue un enjeu de développement.
«Ce faisant, a-t-il souligné, la société civile a une mission de plaidoyer».