Contre toute idée d’une grâce présidentielle pour Karim Wade, le leader de la Convergence libérale/Bokk Gis Gis demande une amnistie pour le fils de l’ancien président de la République. Persuadé qu’il est innocent, Pape Diop récuse aussi le Haut conseil des collectivités territoriales qu’il considère un ‘’Sénat bis’’.
Karim Wade doit-il bénéficier d’une grâce présidentielle ou d’une amnistie pour sortir de prison ? La question alimente les débats, depuis la sortie du président de la République, Macky Sall sur les ondes de la RFI, annonçant la libération du fils de l’ancien Président Abdoulaye Wade, avant la ‘’fin de l’année’’. Pour le président de la Convergence libérale et démocratique/Bokk gis gis (Cld/Bgg), la voie la mieux indiquée, à cet effet, est l’amnistie.
Pape Diop a fait la déclaration, hier dans l’émission ‘’Grand jury’’, diffusée sur la Rfm. Selon lui, l’ancien ministre de la Coopération internationale est innocent, en dépit de sa condamnation à 6 ans de prison ferme par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). ‘’Aucune preuve réelle n’a été brandie pour le condamner. Je continue, comme beaucoup de Sénégalais, à croire que Karim est innocent. Je ne crois pas à une grâce, mais plutôt à une amnistie’’, a-t-il déclaré.
S’agissant de la question des retrouvailles de la famille libérale, l’ancien maire de Dakar a botté en touche. ‘’Nous ne sommes pas concernés. Les retrouvailles ne sont pas à l’ordre du jour. Ceux qui veulent le faire, libres à eux. L’histoire jugera. Pour l’instant, nous n’avons pas de projet d’aller avec l’APR. Nous travaillons dans l’opposition’’, a fait savoir Pape Diop. Tout en indiquant que son parti a d’excellents rapports avec le Parti démocratique Sénégalais (PDS).
Le leader de Bokk Gis Gis a aussi profité de l’occasion pour répondre au Grand Parti qui l’accuse de ‘’wax waxet’’ (reniement), en prenant part aux discussions sur la revue du fichier et du code électoral, alors qu’il avait boycotté le dialogue national. ‘’Les deux choses ne sont pas liées. Nous n’avons pas participé au dialogue national, parce que pour nous, un dialogue nécessite une période de préparation. Les cartons d’invitation ont été distribués à 24h de la rencontre. Le dialogue n’a pas de contenu réel’’, a-t-il soutenu.
L’ex-président de l’Assemblée nationale d’ajouter : ‘’La revue du fichier et du code électoral est une tradition républicaine. A la veille de chaque élection, le ministre de l’Intérieur rencontre les acteurs politiques pour discuter de ces questions. Cela n’entre pas dans le cadre du dialogue national’’. Pape Diop trouve cependant fondée la récusation du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, par l’opposition. A son avis, il est temps d’aller vers une évolution dans l’organisation des élections. ‘’Nous avons remarqué les agissements du ministre pendant le référendum. C’est un partisan que nous avons vu battre campagne. Nous le récusons. Nous voulons un ministère chargé des élections ou un organisme indépendant’’, a-t-il réclamé.
‘’Le Haut conseil pour caser une clientèle politique…’’
Outre ces points, l’ancien président du défunt Sénat a aussi évoqué la mise en place du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT). L’instauration d’une telle institution est, d’après lui, un ‘’recul’’ démocratique. ‘’Les Sénégalais avaient élus Macky Sall pour faire changer les choses. Mais, on a comme l’impression que l’histoire se répète. A la veille des élections de 2000, Abdou Diouf avait créé le Sénat pour caser des responsables politiques. Il sera dissout par Abdoulaye Wade qui l’a recréé en 2007 pour les mêmes raisons. Aujourd’hui, Macky est en train de faire la même chose’’, a dénoncé celui qui fut à la tête de ce même Sénat sous Wade. Pape Diop de dire que le HCCT est ‘’un Senat qui ne dit pas son nom. Les gens ne sont pas dupes’’. Malgré ce constat, le leader de Bokk Gis Gis compte battre campagne et participer à des élections, si des postes de ce Haut Conseil sont soumis à un vote.