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Approvisionnement en or: Aucune maitrise des besoins du marché local
Publié le samedi 11 juin 2016  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Forum économique Sino-Sénégalais
Dakar, le 3 Juillet 2015 - Un Forum économique Sino-Sénégalais s`est ouvert ce matin à Dakar. Plusieurs autorités des deux pays étaient présentes à la cérémonie. Photo: Aly Ngouille Ndiaye




Formaliser le cadre d’approvisionnement de l’or, made in Sénégal, s’impose de droit à l’Etat du Sénégal pour booster le secteur informel Sénégal. C’est l’objet d’une rencontre tenue hier, jeudi 09 juin, à Dakar entre bijoutiers, chercheurs, industriels, artisanaux, orpailleurs, administrations (douanière, impôt, minière, direction de la monnaie et du crédit).

De l’or, le Sénégal en exporte depuis 2010 avec une moyenne brute de 9 tonnes par an contre 42 kilogrammes, en moyenne dans la même période. Et une moyenne de 60 kilogrammes achetés dans le marché local et sous-régional, destination Dubaï et autres marchés. Ces données statistiques émanent de la douane sénégalaise. Paradoxalement, avec un marché local excédentaire, trouver ce précieux métal est presque une chimère pour les bijoutiers.

Fort de ce constat, la tutelle (ministère de l’Industrie et des mines) a convié hier, jeudi, à Dakar bijoutiers, chercheurs, industriels, artisanaux, orpailleurs, administrations douanière, impôt, minière, direction de la monnaie et du crédit, à une rencontre d’échanges et de partage aux fins de trouver un modus operandi de matérialiser la volonté du chef de l’Etat, qui voudrait que les bijoutiers locaux puissent accéder à l’or produit au Sénégal.

Pour Moussa Niang, président de l’Association nationale des bijoutiers du Sénégal: «Nous accueillons l’initiative et pensons, qu’au sortir de cette rencontre, pouvoir trouver un cadre légal d’approvisionnement du marché local».

«Cette rencontre est d’une importance capitale, en ce sens que les acteurs opérant dans le raffinage et la transformation sont dans l’informel. Ce qui constitue un véritable handicap pour ces acteurs en termes d’estimation de leurs besoins réels. Une rencontre devant également permettre de voir, de concert avec l’ensemble des acteurs, comment organiser ledit secteur aux fins d’approvisionner le marché local d’une part et lever toute équivoque d’opacité de la gestion, d’autre part», a dit Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l’Industrie et des mines.

Car, dira le ministre: «Tout ce que nous savions, c’est que les Sénégalais achètent de l’or. Mais, nous ne savions pas officiellement comment ils achètent de l’or? Donc, c’est tout à fait normal que nous formalisons le secteur. Mieux, aujourd’hui, l’Etat n’a aucun chiffre réel sur la production de l’orpaillage. Car, ceux qui achètent l’or à Kédougou ne passent pas forcément par la douane sénégalaise ». Par conséquent, dira-t-il, aux détenteurs de comptoirs d’or: «Il ne faut pas laisser la machine se gripper très vite, une fois qu’elle est lancée. En clair, un cadre légal qui puisse permettre d’approvisionner le marché local en or produit au Sénégal», a-t-il dit, tout en indiquant que les Polonais s’engagent à implanter une usine de raffinage. «Ce qui, donnera plus de valeur ajoutée à la matière», a affirmé Aly Ngouille Ndiaye.

55 tonnes d’or produit brut en 5 ans

«De 2010 à 2015, le Sénégal a produit 55 tonnes d’or brut. Le Sénégal a importé 254 kilogrammes durant la même période avec un pic de 100 kg en 2010 et 11 kg en 2015. Pour les exportations en or monétaires et non industrielles (poudre et transformée) se chiffrent ainsi à 95 kg en 2010, dont 01 kg de poudre et 77 kg en 2015. Ce qui donne une moyenne de 60 kg. Donc, nous entendons avoir une idée claire de la demande locale», a fait savoir le ministre.
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