Après avoir vertement critiqué le dialogue national, les partis Rewmi, bokk gis gis et Aj/Pads seront finalement présents à la rencontre entre le ministre de l’Intérieur et les partis politiques prévue ce matin. Un revirement spectaculaire qui s’explique par un certain nombre d’enjeux.
C’était l’une des interrogations de la rencontre d’échanges entre l’ensemble des partis politiques et le ministre de l’Intérieur : est-ce que les partis comme Rewmi de Idrissa Seck, Convergence bokk gis gis de Pape Diop et Aj/Pads de Mamadou Diop Decroix seront de la partie ? Ces derniers qui étaient les plus grands contempteurs du dialogue national en boycottant son ouverture le 28 mai dernier, seront, d’après des informations recueillies par Le Quotidien, présents au lieu de la rencontre, ce matin. Cependant, ce ne sont pas les leaders de ces partis qui feront face à Abdoulaye Daouda Diallo. Il se dit que Rewmi sera représenté par son vice-président Dethié Fall, et Decroix et pape Diop se feront eux-aussi, représenter.
Cette attitude de ces opposants pourrait s’apparenter à un revirement. En boycottant la rencontre du 28 mai dernier, Idrissa Seck et Pape Diop avaient descendu en flammes la posture du Pds, qui avait participé à ce dialogue. «Il y a un manque de démocratie au Pds, puisque c’est Wade qui décide de tout», regrettait Pape Diop. Il passait le relai à Idrissa Seck qui n’hésitait pas à qualifier de «honte» la situation du Pds. Idrissa Seck réitérait : «Ils font une campagne contre la révision constitutionnelle de Macky Sall, on dénonce son adoption. Et le lendemain, le chef de l’Etat envoie une lettre sans destinataire et les gens courent répondre à l’appel, soit pour échapper à la Crei, soit pour demander la libération de Karim Wade».
Idy compte disputer le statut de chef de l’opposition au Pds
Mais il faut dire que cette rencontre regorge de beaucoup d’intérêts pour Idrissa Seck et les autres. En boycottant cette rencontre, qui devrait traiter du processus électoral, l’ancien Premier ministre ne pourrait pas revendiquer le statut de chef de l’opposition. Un titre qu’il compte bien disputer au Pds. «Je ne crois pas que le Pds soit la principale figure de l’opposition puisqu’il a rejoint le camp du pouvoir. Comment appelez-vous autrement leur présence au dialogue de Macky Sall sur les conclusions du référendum qu’ils ont rejetées à nos côtés pendant toute la campagne référendaire», a-t-il dit sur Rfi, pour rétorquer à Macky Sall qui soutenait que le Pds est la principale force de l’opposition.