Le responsable des plans d’actions nationaux pour l’abandon de l’excision à la Direction de la famille, Mamadou Ndoye, a annoncé mardi à Fatick que des études approfondies sont envisagées, afin de disposer de données fiables sur la question des violences basées sur le genre.
‘’Aujourd’hui, il faut revoir à travers des études approfondies les données disponibles. Nous sommes avec des agences qui s’occupent de ces données, comme l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) qui peuvent nous aider’’, a-t-il dit.
M. Ndoye s’exprimait au cours d’une réunion de partage avec les acteurs locaux, dans le cadre d’une mission de suivi des activités menées pour la promotion de l’abandon de l’excision.
Selon lui, ‘’dans un avenir proche, ces questions seront intégrées, pour pouvoir mieux documenter, avoir le processus, avoir des indicateurs beaucoup plus fiables sur la question des violences basées sur le genre’’.
‘’Des pratiques culturelles telles que l’excision sont très ancrées chez certaines communautés. La prévalence au niveau national est de 25% pour les femmes de 15 à 42 ans. Elle est beaucoup plus accentuée dans certaines régions, notamment au nord et au sud-est’’, a-t-il fait savoir.
Le taux est en revanche plus faible dans partie centre du pays, où ‘’elle concerne quelques communautés qui vivent au niveau du delta du Saloum’’, observe-t-il.
Il a précise que c’est pour cette raison la mission a fait le déplacement ‘’pour voir, avec les acteurs’’, comment ‘’mettre en place des stratégies, les renforcer pour redynamiser les comités qui travaillent sur les questions basées sur le genre et qui englobent l’excision et toutes les pratiques néfastes’’.
‘’C’est une question des droits humains, et les acteurs mènent des actions de formation, de sensibilisation. Aujourd’hui, le Sénégal est un pays cité en exemple dans la promotion des droits humains’’, s’est-il félicité.
‘’Tout récemment, dit-il, nous avons tenu une rencontre sous-régionale à Dakar, et il est aujourd’hui important pour nous de faire le suivi sur le terrain et de rencontrer les acteurs, de dégager des perspectives, mais aussi voir les contraintes qui, une fois levées, permettront à notre pays de continuer à jouer ce rôle leader dans la sous-région.’’
‘’La situation n’est pas catastrophique, mais elle nous préoccupe en tant que telle […]’’, a souligné M. Ndoye.
Les jeunes et les femmes qui composent cette couche vulnérable de la population ‘’doivent bénéficier d’une protection, d’une formation et avoir une bonne santé et un bien-être qui doit aujourd’hui être le levier par lequel on construit le développement. Et, c’est dans ce sens que certaines pratiques traditionnelles doivent être oubliées’’, a martelé Mamadou Ndoye.