Près de 300 mille jeunes sénégalais sont sur le marché du travail chaque année, selon la directrice des opération de la Banque mondial (BM), Louise Cord, évoquant un défi majeur à relever sachant que les 15-25 ans représentent l’équivalent de 3 millions de citoyens.
‘’Ici au Sénégal le défi est majeur, les 15-24 ans représentent près de 20% de la population (…) et près de 300 mille de 300 mille jeunes entrent sur le marché du travail chaque année’’ a t-elle dit, lundi, dit à l’ouverture du Forum sur l’emploi, la formation et l’inclusion des jeunes en Afrique sub-saharienne.
Selon Mme Cord, les 0-14 ans représentent 44% de la population sénégalaise et ce chiffre sera de près d’un demi-million en 2030 et de près de 700 mille en 2050.
Pour que les 300 mille jeunes qui entrent sur le marché du travail chaque année puissent avoir les compétences dont a besoin le marché, il faut, selon elle, améliorer la qualité de l’éducation traditionnelle, y compris en mettant plus d’accent sur les domaines exigés par le marché comme les sciences et mathématiques.
‘’Pour les jeunes qui sont sortis de l’école de façon précoce donc sans achever un cycle de formation, il faut développer les écoles de deuxième chance qui leur donnent des compétences de bases aussi bien que des qualifications qu’ils pourraient exploiter dans le marché du travail’’, a telle expliqué.
Il s’agira, selon elle, de voir comment utiliser les académies de sports, musique, et art pour attirer les jeunes sortis de l’école pour revenir vers la formation.
Pour Mame Mbaye Niang, ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne, ‘’en faisant le diagnostic de l’emploi des jeunes en Afrique subsaharienne, il est possible de relever deux extrémités’’.
Il s’agit, d’une part, selon lui du ‘’faible niveau d’insertion des jeunes issus de l’enseignement secondaire et supérieur et, d’autre part, de la forte capacité d’absorption en main-d’œuvre du secteur informel qui, selon les dernières statistiques au Sénégal, englobe plus de 95 % des activités ou entreprises informelles’’.
‘’De cette ambiguïté, figure la catégorie de jeunes sans emploi, dépourvus de formation et de qualification et qui représente plus de 40% de la population active. Ainsi, le fort taux de chômage au niveau national s’expliquerait en grande partie par le faible niveau d’employabilité des jeunes lequel, par voie de conséquence, empêche le marché d’ajuster la demande par rapport à l’offre de travail’’ a-t-il ajouté.
Il a ainsi évoqué la volonté de l’Etat de résoudre la question du chômage et du sous- emploi des jeunes a travers notamment la création de l’ANPEJ (Agence nationale pour l’emploi des jeunes) ou encore du PRODAC (Programme des domaines agricoles communautaires).