Talla Sylla a lancé, hier, à la place Mamadou Dia ex-Agora, son mouvement citoyen dénommé, Fal askan wi. Le maire de Thiès a cependant précisé n’être ni contre Macky Sall ni contre Idrissa Seck et veut faire la politique «autrement».
«Sous le haut patronage du peuple», le maire de Thiès Talla Sylla, a lancé hier, son Mouvement citoyen dénommé Fal askan wi. «Nous voulons restituer le pouvoir au peuple, restituer la République aux citoyens et remettre la citoyenneté au cœur de la République», a dit le maire de Thiès. Avant de préciser : «Nous ne sommes pas contre Macky Sall ni contre Idrissa Seck. Nous ne sommes pas un parti politique, ni une coalition de partis politiques, mais nous faisons de la politique autrement». L’ancien leader du mouvement Wallou pense que le parti politique était un cadre étroit et qu’il fallait, donc, aller dans le sens de créer les conditions pour l’élargir. «Partout à travers le monde, les citoyens, de manière générale, refusent désormais de vivre dans des univers concentrationnaires», a-t-il indiqué. De ce point de vue, estime-t-il, «même si on est membre d’un parti politique, on peut disposer d’une carte de ce parti, mais avec la possibilité de créer les conditions pour s’ouvrir». Il s’agit, selon lui, de «respecter une disposition fondamentale de notre Constitution qu’est l’article 3» d’autant que la «souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par l’intermédiaire de ses représentants ou par voie référendaire». L’édile de Thiès rappelle qu’«aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’attribuer l’exercice de cette souveraineté». A partir de ce moment là, sa «conviction profonde» reste la nécessité d’«aller dans le sens de jeter les bases d’une politique autrement».
Et sur cette base, M. Sylla dit avoir lancé l’idée de la mise en place de ce dit mouvement. Pour cela, il invite les populations qui sont déjà dans des partis politiques à venir rejoindre ce Front pour l’alternative (Fal). «Nous étions habitués à des demandes, des exigences ou à des engagements pour l’alternance, à l’image de «Na dèm, na dèm, na dèm ! Et tout le monde sait que ce n’est pas suffisant. Nous étions, nous-mêmes, connus pour avoir lancé la Jpa (Jeunesse pour l’alternance) qui, en 1992-1993, était le Y en a marre de l’époque. Mais nous avions clairement dit que l’alternance peut déboucher sur le chaos ou sur le pire. Seulement, elle est la première grande étape pour que des changements réels, salutaires et profonds puissent être envisagés sérieusement au Sénégal», souligne-t-il. Talla Sylla qui avait participé à l’ouverture du dialogue national, le 28 mai dernier, considère que les Sénégalais ne se suffisent plus d’appel pour l’alternance. «Ils ont plutôt envie d’alternative, de débattre sur des questions économiques, culturelles, sociales, sportives, des questions qui passent par leurs préoccupations et aboutissent à leurs préoccupations. Nous voulons que, désormais, ces débats-là prennent vraiment le devant de la scène», prône-t-il.