L’ambassadeur itinérant Fodé Sylla a rendu hommage samedi à l’ancien champion de boxe Mohamed Ali, saluant notamment un ‘’combattant des droits civiques et ‘’un défenseur des consciences’’.
‘’Je voudrais faire part de ma tristesse, face à la disparition de l’immense champion, pour ne pas dire le plus grand champion de tous les temps que fut Mohamed Ali qui, d’ailleurs, avait renoncé au nom Cassius Clay’’, a dit à l’APS M. Sylla, ancien président de Sos Racisme et ancien député européen.
Il a rappelé que l’ancien boxeur avait renoncé à porter ce nom, en estimant qu’ayant été donné par le maître, il représentait forcément le ‘’passé esclavagiste’’.
Ce refus, le boxeur américain l’a exprimé, à l’instar de Malcom X, prêcheur musulman afro-américain, orateur et militant des droits de l’homme.
Né Malcom Little, il avait lui aussi choisi de ne pas porter ce nom en raison des relents esclavagistes qu’il charriait.
D’ailleurs, Mohamed Ali s’est, dit-on, converti à l’islam à la suite d’une rencontre avec le leader de Nation of islam, avec qui il avait fini par être lié par une solide amitié.
‘’Pour moi, il (Mohamed Ali) est quelqu’un qui a porté la boxe à son plus haut niveau, grâce à ses capacités physiques hors pair, à son jeu de jambe inégalée’’, dit de lui Fodé Sylla.
‘’Il a fait de la boxe, un véritable art’’, témoigne encore l’ancien patron de Sos Racisme pour qui, ‘’en tant que défenseur des droits de l’homme, c’est un défenseur des consciences’’.
Il se souvient d’un homme qui ‘’n’a jamais oublié d’où il venait’’ et, en cela, ‘’il a participé activement au combat pour les droits civiques auprès de Malcom X et Martin Luther King’’, l’auteur visage de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis.
Fodé Sylla garde encore en mémoire son refus d’aller faire la guerre au Viet Nam et son soutien aux pays africains.
‘’Grâce à ses grands combats, il a pu faire découvrir les Noirs’’, rappelle Fodé Sylla pour qui il aura été ‘’un lien entre les Africains et les Afro-américains’’. Et a permis de connaître ces derniers ainsi que leur combat pour la reconnaissance de leurs droits.
Un brin nostalgique, il se souvient de son combat contre Georges Foreman à Kinshasa, le 25 septembre 1974.
"Ma génération et d’autres générations lui devront beaucoup", a conclu Fodé Sylla.