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Faute d’état-civil : 180 mille élèves risquent de rater les examens
Publié le lundi 6 juin 2016  |  Le Quotidien
Atelier
© aDakar.com par DF
Atelier national de la régularisation des élèves non déclarés à l’état civil
Dakar, le 3 juin 2016 - Le ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale a procédé au lancement de l’atelier national de la régularisation des élèves non déclarés à l’état civil.




Hier, le ministre de la Gouvernance locale, du développement et de l’aménagement du territoire, Abdoulaye Diouf Sarr a déclaré, lors du lancement de l’atelier pour la Régularisation des élèves non-déclarés, qu’une Stratégie nationale de régularisation des élèves non-déclarés à l’état civil va s’opérer. Une mesure incontournable si l’on sait que, seulement dans les régions de Tamba, Kolda, Kédougou, Ziguinchor et de Diourbel, il y a environ 180 mille candidats aux examens qui n’ont pas de pièces d’état civil.

Au Sénégal, toutes les naissances ne sont pas déclarées par les parents dans les délais requis alors que l’acte de naissance consacre le droit à l’éducation pour chaque enfant. Malgré ce principe, la situation des élèves non-enregistrés à l’état civil constitue un fléau pour le pays et un handicap pour ces enfants, qui doivent passer les examens du Cfee et du Bfem dans quelques jours.
Au moment où le représentant de l’Unicef, Laylee Moshiri déclare que 32 mille élèves sont exposés au risque de déscolarisation et réclame des solutions à la minute, la direction des Exa­mens et concours décompte aujourd’hui plus de 68 178 candidats sans pièces d’état civil. Soit 33 505 élèves en classe de Cm2 et 34 670 candidats au Bfem. Il a été noté que le chiffre (68 178) donné par la direction des Examens et concours n’est que la partie visible de l’iceberg.
La directrice du Centre national d’état civil, Dieh Mandiaye Bâ, a annoncé que ce chiffre a été confirmé par les autorités administratives, qui au niveau local, ont certifié les vrais chiffres qui s’élèvent au nombre de 180 mille élèves non-enregistrés sans distinction de la classe d’examen dans les régions de Kolda, Kédougou, Ziguinchor, Tamba et Diourbel.
Cette annonce a été faite en marge de l’atelier de lancement de la Stratégie de régularisation des élèves non-déclarés à l’état civil. Face à cette situation, le Gouvernement a pris la décision de faire procéder à la régularisation des élèves du cycle élémentaire non-déclarés à l’état civil sur toute l’étendue du territoire national. Le ministre Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé la mise en place d’un dispositif intégré, qui va permettre de prendre en charge la régularisation de plus de 46 mille élèves et également de mettre en place un dispositif opérationnel de prise en charge, de manière progressive, des autres élèves des cycles élémentaire et secondaire. Autrement la stratégie va intégrer les parents qui sont les principaux responsables de cette situation. Aussi, a ajouté le ministre, «le dispositif de santé va être intégré aux dispositifs d’enregistrement des actes d’état civil pour que, dès le centre de santé, on puisse alerter afin que l’enregistrement se fasse dans les délais requis, de même que les imams et les communicateurs traditionnels». Il s’agira de procurer en priorité un acte de naissance à tous les élèves en classe de Cm2 et de 3ème en attendant la modernisation de 90 centres d’état civil sur les 689 que compte le pays.
Toutefois, le ministre de la Gouvernance locale reconnaît que l’enregistrement universel des naissances n’est pas encore une réalité pour prétendre à une augmentation du taux de déclaration des enfants à la naissance. Dans ce sens, l’une des solutions pour remédier à cette situation est, d’après le représentant de l’Union européenne, Clemens Dchroeter, l’informatisation des 689 centres d’état civil pour la sécurisation et la préservation de ce patrimoine national. Ab­doulaye Diouf Sarr demande aux acteurs impliqués de s’investir davantage dans la mise en œuvre et le suivi de ces orientations de la stratégie afin que plus un seul élève ne puisse plus «être dépossédé des fruits de sa persévérance» de tout un cycle d’études et que plus «aucun élève en classe d’examen ne soit confronté à un risque» qui bloque son processus scolaire.
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