La lutte contre l’évasion fiscale doit d’abord consister à en faire en sorte que la fiscalité soit payée "là où se crée la richesse", a estimé le président de la République, lors d’une visite officielle au siège de l’Organisation de développement et de coopération économique OCDE, à Paris.
"De toute manière, la première mesure contre l’évasion fiscale doit consister à faire payer la fiscalité là où se crée la richesse, c’est-à-dire dans les pays où les compagnies mènent leurs activités et tirent leurs profits", a défendu le chef de l’Etat, jeudi, dans un discours lors d’une réunion de haut niveau.
Le président Sall regrette que, "dans beaucoup de nos pays, pour ne pas dire dans presque dans la totalité de nos pays, les activités minières, par exemple, échappent depuis des décennies à la fiscalité, au motif qu’elles relèvent de l’industrie, alors que les activités considérées comme industrielles dans les pays développés sont dûment taxées".
"Si nous voulons que l’effort interne finance davantage le développement, nous devons instaurer plus d’équité entre le respect des droits légitimes de l’investisseur et ses obligations fiscales dans le pays d’accueil", a soutenu Macky Sall.
D’après le président de la République, "le plus grand handicap pour les pays africains restent les législations minières", un domaine dans lequel le continent a, selon lui, des efforts à faire.
Il estime que la réforme du système fiscal international devrait inclure quatre volets : la formation des ressources humaines qualifiées, l’assistance technique en matière d’identification des besoins de réforme et de planification stratégique, le renforcement des capacités des administrations fiscales et le soutien à la révision des codes miniers.
Macky Sall a souligné que le Sénégal ’’appuie fermement" le processus engagé depuis 2013 pour la révision des règles du système fiscal international avec le projet de lutte contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices, mené par l’OCDE et le G20.
"Et, dans ce cadre, nous pensons que l’Afrique ne doit être ni la victime ni le réceptacle désigné de fonds illicite", a martelé le président. A cet égard, il a rappelé son appel constant à une coopération internationale contre les flux financiers illicites.
Saluant les initiatives de l’OCDE sur la fiscalité internationale, il a souhaité que celles-ci soient "entérinées par des engagements contraignants et élargies à la participation du Fonds monétaire international et la Banque mondiale".