Le 4ème forum international sur la finance islamique de l’Afrique de l’Ouest est ouvert hier à Diamniadio sur le thème : la finance islamique au service du Plan Sénégal émergent’’. Le Sénégal est décidé à explorer ce nouveau mécanisme innovant pour financer son Pse.
A côté de la finance classique qui commence à montrer ses limites, un autre modèle de financement du développement économique émerge. Il est appelé finance islamique et est inspirée de par la charia. La différence entre ces deux modes est que la finance classique repose sur l’intérêt alors que le système bancaire islamique est contre cette pratique. Depuis quelques années, la finance islamique fait son bonhomme de chemin dans le marché financier mondial.
Beaucoup de pays font recours à ce type de financement. Mais l’Afrique tarde toujours a tiré profit des avantages qu’il offre. Hier, lors de l’ouverture à Diamniadio du 4ème forum international de l’Afrique de l’Ouest, le Directeur de l’Institut africain de finance islamique, Mamadou Lamine Mbacké a révélé que le continent africain n’a bénéficié que de 5% des actifs de finance islamique levés en 2014 à l’échelle mondiale, soit 78 milliards de dollars. Maintenant, le débat est aujourd’hui comment l’Afrique peut tirer profit de ce nouveau mode de financement à la fois islamique et basé sur la charia.
Selon le ministre chargé du Suivi du Plan Sénégal Émergent, ‘’la finance islamique constitue une source additionnelle appelée à jouer un rôle de premier plan dans la réussite du Plan Sénégal émergent’’. D’après Abdou Aziz Tall qui a présidé l’ouverture du 4ème forum en l’absence du président de la République, Macky Sall, cette finance islamique peut beaucoup apporter au Sénégal surtout en terme de ‘’génération d’investissements directs étrangers et de financements alternatifs’’.
Cadre réglementaire
De son côté, le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie des finances et du plan, chargé du Budget, souligne que pour permettre à cette finance islamique de jouer pleinement son rôle, ‘’il est nécessaire de réfléchir sur l’adaptabilité de cet instrument aux besoins de nos pays en matière de développement économique’’. ‘’Les initiatives ont été prises pour favoriser le développement de cet instrument. Après la prise en compte de la fiscalité des produits financiers islamiques dans la réforme du code général des impôts de 2013, il est prévu l’aménagement du cadre réglementaire avec le vaste chantier de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)’’, informe Birima Mangara.
En outre, parmi les initiatives prises par le Sénégal, il y a le vote, à l’Assemblée nationale d’un projet de loi portant sur Waqf qui est, d’après le droit musulman, ‘’un bien dont la jouissance est donnée soit à un destinataire public, soit à des membres spécifiques de la famille du donateur ou à des tiers, soit aux deux catégories de bénéficiaires’’. L’Etat du Sénégal a aussi lancé sur le marché financier un ‘’Sukkuk’’ de 100 milliards de F CFA. Ensuite, informe toujours le ministre chargé du Budget, l’Etat prépare un autre ‘’Sukkuk’’ qui, cette fois-ci, sera de 150 milliards de F CFA.