Le Conseil parlementaire du Comité Interparlementaire de l’UEMOA appelle tous les acteurs politiques de la Guinée-Bissau à "instaurer un dialogue inclusif, franc et constructif" face à la crise politique et institutionnelle que traverse le pays.
Une mission du Comité Interparlementaire (CIP-UEMOA) conduite par son président, Lancina Dosso, s’est rendue en Guinée du 28 mai au 02 juin 2016.
La Guinée Bissau connait une crise politique née du refus des membres de l’équipe gouvernementale du Premier ministre Carlos Correia limogé le 12 mai dernier de reconnaître leur destitution.
Ces ministres contestent la nomination par le président du nouveau Premier ministre Baciro Dja. Ce dernier qui a prêté serment vendredi, n’a toujours pas formé son cabinet.
Dans un communiqué reçu à l’APS, le CIP rappelle que cette mission avait pour objet ‘’d’écouter le président de la République, les chefs d’Institutions, les membres du gouvernement, les chefs d’institutions, les partis politiques, la société civile et au besoin toute personne ressource, d’évaluer la situation politique’’.
Elle devait ‘’examiner les causes de la crise politique et institutionnelle, formuler des recommandations aux parties et aux instances de l’UEMOA pour une sortie de crise’’.
A Bissau, les parlementaires de l’UEMOA ont déploré ‘’le climat qui prévaut au sein de la classe politique marqué par le manque total de communication et de concertation entre les acteurs politiques bissauguinéens, le non-fonctionnement des institutions, la méfiance entre les acteurs’’.
A cela s’ajoutent ‘’la radicalisation et l’escalade verbale par voies de presse, l’interprétation biaisée des lois de la République, le gel des comptes de l’Etat par le Procureur de la République’’.
En raison de ‘’la gravité’’ de la situation, la Mission recommande aux acteurs politiques ‘’le respect strict de la Constitution et des lois en vigueur, l’instauration immédiate d’un cadre inclusif de dialogue franc et constructif’’.
Ils recommandent aussi ’’la relecture des textes de la République afin de les adapter au contexte socio politique de la Guinée-Bissau, la création de conditions propices à la poursuite de la mise en œuvre du programme de développement économique et social’’.
Les députés demandent à l’UEMOA et à la Communauté Internationale ‘’de convoquer d’urgence une rencontre de haut de niveau pour amener les protagonistes à la table de négociation et à assumer leurs responsabilités, etc’’.