Le secteur de la santé est en mouvement depuis hier, mercredi 1er juin. Dans les structures de santé visitées, le mot d’ordre décrété par le cadre permanent des syndicats de la santé, dans l’action unitaire (2Sau) a été partiellement suivi.
Le second plan d’action du cadre permanent des syndicats de la santé, dans l’action unitaire (2Sau), a pris effet hier, mercredi 1er juin. Il s’agit pour les blouses blanches de ranger les bistouris, stéthoscopes et autres, pour se plier au mot d’ordre de leurs différentes entités syndicales.
A l’hôpital général de grand Yoff, des patients ont vu leurs rendez-vous renvoyés à une autre date. Une situation très inconfortable pour eux, pour la simple raison, qu’ils ont quitté leur domicile à l’aube, espérant bénéficier de soins.
Dans d’autres services comme les urgences, pédiatrie, un médecin assure la permanence. « Nous sommes là, depuis 6h du matin et ce n’est que vers 9h qu’on a été informés de la grève. Nous venons de la banlieue et il faut prendre un taxi pour arriver jusqu’ici car le patient en question est très faible et ne peut pas prendre les transports en commun », a avancé un accompagnant, trouvé au service de pneumatologie. Même son de cloche chez d’autres patients qui sont obligés de prendre leur mal en patience. «Nous n’avons d’autre choix que de rentrer et de revenir après la grève. Mais, les médecins doivent penser à nous.
Le secteur de la santé ne doit pas être paralysé parce que ce sont des vies qui sont en danger », fait remarquer Moustapha Mbaye, la trentaine. Même si le mot d’ordre a été suivi par des médecins, on remarque néanmoins l’offre de services dans plusieurs départements avec la présence de médecins étrangers.
Pour la consultation générale, les médecins trouvés sur place qui ont voulu garder l’anonymat ont déclaré : «nous ne sommes pas concernés par la grève, car n’ayant pas été affiliés à aucun syndicat. Nous sommes là pour les patients et nous faisons notre travail» renchérissent-ils. «Certes, avec l’absence d’autres médecins, c’est un travail de plus, mais on compte le faire pour le serment que nous avons fait avant de prendre fonction », soutient un autre confrère qui estime que « tout travail mérite un salaire et les médecins doivent bénéficier d’une bonne prise en charge tant sur le plan social qu’environnemental.»
Au district de santé Gaspard Camara, les consultations se déroulent normalement. Les patients font des allers-retours entre le bureau du médecin et la pharmacie de l’hôpital. Les chauffeurs de Taxi, eux ne chôment pas à cause de la forte demande des clients. Toutefois, à l’intérieur de l’hôpital, on remarque que la réalité est toute autre. Certains services sont dépourvus de leurs pensionnaires qui observent la grève. Seuls des infirmiers et quelques médecins consultent. «Une structure de santé ne peut pas ne pas prendre de malades. Le service est minimum, mais l’offre demeure», avance une blouse blanche.
A la maternité, les accouchements se déroulent bien. Pas de rupture notée, nous fait savoir une sage-femme qui s’active dans la prise en charge de «ses bébés». Rappelons que la grève prend fin le vendredi prochain et qu’un premier mot d’ordre avait été décrété du 23 au 24 mai dernier par le (Sames), le (Syntras), le (Sudtm) et la (Cnts/Santé) qui forment la coalition. Ainsi, dans un communiqué, les responsables syndicaux du secteur de la santé ont souligné : «après une grève d’avertissement de 48 heures des 2Sau, le gouvernement est resté sourd à la souffrance des populations».
Et la source de poursuivre : « ceci montre le manque d’intérêt du gouvernement pour le système de santé publique du Sénégal. Ce comportement ne nous étonne guère. Car, pour des maladies mineures, les représentants de l’Etat dépensent des sommes astronomiques pour soigner leurs affidés en Tunisie, en France, au Maroc voire en Inde. En plus, en lieu et place d’une proposition de sortie de crise qui passe par le respect de ses engagements envers les syndicats du secteur de la santé, le Gouvernement profère des menaces», a dénoncé le cadre permanent des 2Sau.