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Crise scolaire: les enseignants "déchirent" les convocations de la police
Publié le vendredi 3 juin 2016  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le Grand Cadre annonce le dépôt d`un préavis de grève
Dakar, le 11 Janvier 2016 - Le Cadre cadre des syndicats d`enseignants (GCSE) a annoncé le dépôt d`un préavis de grève couvrant la période du 8 janvier au 31 décembre 2016. Le dépôt de ce préavis de grève est la conséquence du non-respect du protocole d`accord signé avec le gouvernement.




Entre le gouvernement, le Grand Cadre des syndicats d’enseignants (Gcse) et du Cadre unitaire syndical enseignants moyen secondaire (Cusems), on n’est plus au stade de duel à fleurets mouchetés. Désormais, c’est l’attaque frontale. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la décision du gouvernement de réquisitionner les enseignants. Un nouveau clash qui risque d’annihiler les chances de tenir des évaluations nationales sans «perturbations».

C’est un véritable clash entre les syndicats d’enseignants et les autorités gouvernementales. On n’est plus au stade de guerre «froide» où les enseignants décrétés des plans et l’Etat avec ses stratégies de justification. Désormais, c’est la confrontation entre les deux parties.

La nouvelle pomme de discorde, c’est la décision prise le gouvernement de réquisitionner les enseignants, afin qu’ils puissent restituer les notes.
Mamadou Lamine Dianté et Abdoulaye Ndoye entendent répondre à la hauteur des agissements du gouvernement. Que ce dernier, le tient d’ailleurs pour dit ! En appliquant la décision prise lors du Conseil des ministres, pour identifier les enseignants concernés pour la restitution des notes, les gouverneurs et préfets, instruits, auront en face d’eux, des organisations syndicales de l’enseignement très mobilisées sur la question.

En poursuivant leur plan d’actions unitaire pour amener les autorités au respect des accords, le Gcse et le Cusems magnifient d’ores et déjà le rejet des réquisitions par les militants. Relevant «qu’on ne meurt qu’une seule fois», les enseignants des lycées Limamoulaye, des Parcelles Assainies et du lycée Moderne ont refusé de prendre les réquisitions. Pour le coordonnateur de Cusems du lycée Limamoulaye, M. Bâ, «si un collègue est amené à la police parce que n’ayant pas pris la réquisition, nous allons tous arrêter les cours et aller le rejoindre au commissariat».

La dynamique de mobilisation des enseignants, souligne-t-il, a été ressentie dans les autres régions, notamment à Matam, Dagana, Saint Louis, Fatick et Bignona. Les professeurs qui étaient concernés par les réquisitions ont refusé de les prendre.
Selon les enseignants, les ponctions de salaires du mois de mai ne font que conforter leur position de poursuivre la lutte.

L’affaire Bictogo s’invite à la crise scolaire

L’affaire d’Adama Bictogo qui a empoché 13 milliards FCfa de dommages et intérêts de la part de l’Etat, dans le cadre du projet de modernisation et d’équipement des services de sécurité et de l’administration territoriale, s’est invitée dans la crise. Les syndicats d’enseignants rappellent que l’Etat doit honorer une dette de 26 milliards FCfa à 95000 enseignants depuis, indiquent-ils, la signature des accords.

La Lsdh en pompier

La Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh) a reçu mardi dernier une délégation du Grand Cadre et du Cusems. Me Assane Dioma Ndiaye affiche son optimisme quant au dénouement de la situation très tendue au niveau de l’éducation. «Nous demandons à l’État de suspendre les réquisitions et les sanctions administratives, de mettre un terme aux convocations des enseignants au niveau des commissariats de police et des brigades de gendarmerie», a déclaré Assane Dioma Ndiaye.
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