Matam a inauguré hier le paroxysme de la tension des installations des comités électoraux de l’Apr. Et le député Farba Ngom, pris entre jets de pierres et coupe-coupe, a dû sortir son pistolet et dégainer pour disperser les foules.
Jusqu’ici, les renouvellements de l’Alliance pour la République se font sur fond de contestations. Mais hier, à Matam, c’était le feu. Vers 12h, alors que l’ancien ministre Aly Koto Ndiaye devait installer le Comité électoral, deux tendances du parti au pouvoir s’affrontaient dans la commune. Il s’agit de celui du maire Mamadou Mory Diaw opposé à Farba Ngom, et de celui de Mody Sy, proche du griot du Président Macky Sall. Les militants de l’Apr de Matam avaient déclaré Farba Ngom persona non grata dans leur localité. Mais Mody Sy et ses partisans sont allés accueillir le député à l’entrée de la ville. Ce que l’autre camp ne voulait pas entendre. Pendant plus d’une heure, les deux groupes se sont affrontés.
Suite à l’arrêté d’interdiction de toutes manifestations politiques, les responsables de l’Apr se sont dirigés vers le Cdeps pour tenir leur rencontre. Une réunion qui s’est transformée en une foire de jets de pierres et de coupe-coupe. Et, dans la confusion, Farba Ngom a sorti son arme et a tiré des coups de sommation. Il y a eu beaucoup de blessés. Le maire a été évacué dans les locaux de l’Hôtel de Ville.
La Commune n’ayant que quelques gendarmes pour assurer la sécurité, le préfet était obligé de demander un renfort à la gendarmerie de Ourossogui qui a dépêché des éléments sur le terrain. Au sortir de la réunion qui n’a duré qu’une dizaine de minutes, Aly Koto Ndiaye a déclaré : «Nous devons tous, responsables politiques, coutumiers, civils, bannir la violence parce que ça ne mène à rien à part nous créer des difficultés.» Il tente de rassurer : «Ce que nous étions venus faire à Matam n’augure en aucun cas des situations de conflits. J’ai l’impression qu’une interprétation nous a devancés à Matam. Certains acteurs ont cru comprendre que nous venions pour autre chose. Ma mission n’est pas terminée.» Au niveau des différentes structures de santé, tous les blessés ont été finalement libérés, selon le correspondant de la Rfm.