L’Organisation de coopération et développement économique (OCDE) compte mettre à la disposition du Sénégal son expertise en matière d’exemption fiscale a annoncé, mercredi à Paris (France), son directeur fiscal, Pascal Saint Amans, estimant que cette faveur, souvent réclamée par des multinationales, ne se traduit pas toujours par davantage d’investissements pour les pays concernés.
S’exprimant après une audience avec le chef de l’Etat, Macky Sall, Pascal Saint Amans a indiqué que la question des incitations fiscales, "très importante pour le Sénégal", a figuré parmi les sujets abordés, à l’occasion de cette rencontre.
"Pendant très longtemps, les groupes internationaux ont fait des pressions très fortes pour bénéficier d’exemptions d’impôts. Aujourd’hui, il faut remettre en cause ces exemptions d’impôts, parce qu’elles ne sont pas favorables à l’investissement, elles n’attirent pas plus d’investissements, elles privent le Sénégal de ses ressources", a martelé le directeur fiscal de l’OCDE.
Il a, dans la foulée, relevé et salué le travail abattu sur ce plan, par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ.
"Votre ministre des Finances a été très actif déjà pour améliorer la situation. Il y a plus de progrès à faire. Donc, on a décidé de travailler ensemble, de mettre l’expertise de l’OCDE à la disposition du Sénégal, pour conduire cette belle politique qui vient d’être entreprise", a-t-il promis.
Selon Pascal Saint Amans, la délégation de l’OCDE a aussi évoqué avec le chef de l’Etat les outils que développe cette organisation relativement à l’échange de renseignements à la demande et l’échange de renseignements automatique.
A ce propos, les échanges avec le président Macky Sall ont porté sur "les progrès réalisés dans la lutte contre les paradis fiscaux et tout le travail qui reste à faire, notamment pour lutter contre les flux financiers illicites".
Le second volet de l’audience accordée par le chef de l’Etat à la délégation de l’OCDE a porté sur l’érosion des bases fiscales et les transferts de bénéfices.
D’après le directeur fiscal de l’OCDE, il s’est agi d’évoquer la taxation des multinationales, ce qui revient à voir les voies et moyens pour les pays en développement de bénéficier des changements qui sont aujourd’hui intervenus dans ce domaine.
Il a signalé que l’OCDE travaille à l’élaboration de "nouvelles règles" qui "doivent être appliquées par tous, et tous les pays, notamment ceux en voie de développement, doivent profiter de ce nouvel environnement".
A ce propos, il a rappelé la mise en place d’’’cadre inclusif", qui devrait compter "une centaine de pays", dont beaucoup de pays africains, grâce au ’’soutien actif du Sénégal".