Le garde des Sceaux, Me Sidiki Kaba, s’est prononcé hier sur la condamnation de Hissen Habré à la perpétuité. Il balaie certaines accusations qui parlent d’un procès sur commande.
La condamnation à la perpétuité de Hissein Habré est déjà actée. Les réactions se succèdent sur la place publique depuis le prononcé du verdict. Ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba est revenu sur ce procès «qui a eu lieu en terre africaine» et assuré par des juges sénégalais et africains. Cela le pousse à dégager toute immixtion étrangère sur le déroulement de cette affaire. «Ce n’est pas une main étrangère qui est à l’origine de la décision qui a été prise, je pense qu’il faudrait un peu sortir de cette facilité, à chaque fois qu’il y a une décision, il y a une irresponsabilité que l’on vous remet en avant», précise-t-il. Répondant aux accusations de l’épouse de Habré, qui disait que le procès a coûté 18 milliards F Cfa et que son mari a été vendu par la France, le garde des Sceaux dédramatise : «Je l’ai entendue, bon ce n’est pas moi Sidiki Kaba qui suis directement visé, en ce qui concerne les montants avancés, cela ne correspond pas à la réalité, le chiffre exact qui a permis d’organiser ce procès est 5 527 399 330 F Cfa. C’est tout à fait normal, Mme Fatimata Habré est une bonne épouse qui défend bien son mari.»
Malgré le déroulement du procès, il reste des points noirs qui laissent un goût d’inachevé au jugement de Habré. Il s’agit surtout de l’absence de Idriss Deby et des co-accusés de Habré que Ndjamena n’a pas accepté de transférer à Dakar. Mais, Me Kaba refuse de s’attarder sur ces considérations. Il dit : «Ce qui est important à retenir dans ce procès, ce sont les personnes attraites devant le juge et il y en avait un, c’est Habré.» Quid de la réparation tant espérée par les victimes ? «Il y aura bien une procédure sur les réparations qui aura lieu avant le 31 juillet et en ce moment nous serons exactement quelle sera la décision qui sera prise et les montants qui seront alloués aux victimes», assure Me Kaba.
Aujourd’hui, il reste suspendu à l’appel de la défense qui a affiché son intention de le faire. «Dans le cas d’espèce, s’il y a appel, il y a toujours des possibilités qui sont offertes et les possibilités vont à la confirmation de la décision comme elles peuvent aller à l’infirmation de la décision», dit-il.