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Après la condamnation de Habré : Les victimes espèrent leur magot
Publié le jeudi 2 juin 2016  |  Le Quotidien
Hisséne
© Autre presse par DR
Hisséne Habré au tribunal de Dakar, lors de son procès




La Chambre africaine extraordinaire d’assises passe à l’étape des réparations. Dans peu de temps, des audiences spéciales vont s’ouvrir pour régler la question des dommages civils. Un moment important pour les 9 mille victimes qui se sont constituées parties civiles.

Après le prononcé du verdict du procès de l’ex-Président du Tchad, la Chambre africaine extraordinaire d’assises va s’occuper d’un autre point non moins important. Il s’agit de la question de l’indemnisation des victimes. Un énorme chantier, très compliqué qui attend les juges. 9 mille victimes devront encore se constituer parties civiles pour une réparation. Jac­queline Moudeina, avocate principale de l’association des victimes du régime de Hissein Habré, souligne que cette réparation est une obligation et qu’elle est prévue par le statut des Chambres africaines extraordinaires. Com­ment va se faire cette indemnisation ? Est-ce que toutes les victimes vont se faire indemniser ? Va-t-on vers des réparations ciblées ? Ce sont là autant de questions qui restent pour le moment sans réponses. En tout état de cause, la Chambre africaine extraordinaire d’assises a donné 5 jours au Parquet pour faire ses réquisitions et proposer des avis pour la facilitation de la réparation.
C’est une étape importante du procès. Lors des audiences, on se rappelle le nombre de témoins qui ont défilé devant la Cour racontant au juge Kam comment ils ont été dépouillés de leurs biens par des hommes du régime de Hissein Habré. Abdou­rah­mane Guèye, seul survivant séné­galais des geôles de l’ancien homme fort de Ndjamena, té­moi­gnait devant la barre : «Les gens qui m’ont arrêté m’ont dépossédé de mes bijoux évalués à plus d’une trentaine de mil­lions de francs Cfa.» Il y a aussi la veuve de Haroun Gody qui avait déclaré lors des audiences qu’après l’arrestation de son mari, deux camions étaient venus ramasser tous les biens de la famille avant de les expulser de leur maison. On peut multiplier les exemples. D’autres vont se faire indemniser parce qu’ils ont perdu un proche, un père, un frère ou un soutien de famille ou se sont fait violer. Tous réclament des compensations à la hauteur du dommage subi. Affaire à suivre.
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