Le verdict du procès de l’ancien président tchadien Hissein Habré, condamné lundi à la perpétuité par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), conforme le Sénégal dans ’’le combat qu’il a toujours mené contre l’impunité’’, a déclaré, mardi, à Dakar, le ministre sénégalais de la Justice, Me Sidiki Kaba.
Ce tribunal spécial présidé par le juge Gberdao Gustave Kam a condamné Hissein Habré à la peine d’emprisonnement à perpétuité pour crimes contre l’humanité, crimes autonomes de torture, viol, traitement inhumain, esclavage forcé, exécution sommaire, entre autres.
Le verdict prononcé "place aujourd’hui le Sénégal dans le combat qu’il a toujours mené contre l’impunité. C’est un credo du président Macky Sall", a indiqué le garde des Sceaux, au cours d’une conférence de presse.
"Globalement, nous pouvons dire que c’est un bon procès qui s’est déroulé devant nous. Maintenant que le verdict est rendu, nous en prenons tous acte", a-t-il dit.
Me Sidiki Kaba a réaffirmé l’attachement du Sénégal à faire en sorte que les droits des victimes soient respectés, rappelant que le Sénégal a organisé le procès de l’ancien président tchadien ’’au nom de l’Afrique’’, sur mandat de l’Union africaine.
Sidiki Kaba a félicité "toutes les personnes et Etats impliqués dans l’organisation du procès", dont les associations des victimes, assurant qu’il n’y a ’’pas de main étrangère’’ dans la décision rendue par les juges.
Une commission d’enquête tchadienne avait évalué à 4000 les victimes du régime Habré, au pouvoir de juin 1982 à décembre 1990, date de sa chute.
Il vivait depuis au Sénégal, où son procès avait débuté en juillet 2015, sous l’égide des Chambres africaines extraordinaires, une juridiction spéciale créée au sein de la justice sénégalaise.