Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Education
Article
Education

École publique sénégalaise: Du top au flop
Publié le mardi 31 mai 2016  |  Sud Quotidien
élève
© Autre presse par DR
élève dans une école primaire de la ville de Dahra




Que vaut l’école publique sénégalaise à l’heure de l’application des directives présidentielles dégagées lors des Assises de l’Education et la Formation et les Concertations nationales sur l’avenir de l’enseignement supérieur (Cnaes) ? Les plans d’actions des syndicats d’enseignants ne constituent-ils pas désormais un programme à part entière d’une année académique sénégalaise ? Au regard de l’état de déliquescence de l’école publique, les réponses coulent de source. Dans ce dossier, Sud quotidien s’est entretenu avec les acteurs et observateurs, dont les analyses démontrent le chaos dans lequel gît de l’école publique sénégalaise. Pis, le chemin du retour vers l’excellence semble être très long. D’autant plus que le calendrier scolaire 2015/2016 risque d’être aménagé encore cette année afin de permettre aux élèves de terminer le programme. A quelques jours des examens nationaux…

LE CHAOS DE L’ECOLE PUBLIQUE SENEGALAISE

Jadis courue pour ses résultats éclatants et le rayonnement international de ses produits, l’école publique sénégalaise est aujourd’hui dans le chaos. Cette situation est le résultat d’un faisceau de facteurs dont la conjugaison a abouti à un état de déliquescence qui atteint des proportions insoupçonnées. Pour la plupart des acteurs et observateurs, la situation actuelle de l’école publique exige une réflexion profonde qui doit déboucher sur des réformes hardies afin de permettre à notre école de retrouver son lustre d’antan.

LES ENSEIGNANTS INDEXES

Mme seck, septuagénaire bien révolue, ancienne normalienne et institutrice aujourd’hui à la retraite est enragée quand elle parle de l’école publique et de la situation dans laquelle, elle se trouve aujourd’hui. Pour elle, la situation actuelle est imputable à la jeune génération d’enseignants qui n’ont aucune notion du «sacerdoce» lié à la fonction enseignante et au sens du sacrifice patriotique. «Notre école est à la rue. Quand vous entendez des étudiants et même des universitaires s’exprimer en français vous êtes abasourdis par le niveau de français, des maladresses d’expressions, des fautes à la pelle. On en a même honte, au point qu’on a plus envie d’écouter», se désole-t-elle. Non sans relever que «nous étions bien partis, malheureusement tous les acquis ont été vendangés sur l’autel des intérêts financiers des maitres et des professeurs. Chaque année, il y a des grèves à n’en plus finir, on passe tout le temps à colmater des brèches».

En effet, notre interlocutrice estime que les jeunes générations d’enseignants sont obnubilées par les préoccupations financières, alors que les résultats des apprenants poursuivent leur chute vertigineuse.
«Aujourd’hui, si vous prenez les différents examens nationaux, les taux de réussite dépassent rarement les 50%. Tout le monde semble se complaire dans cette situation qui, dans un pays normal, serait un motif d’une grande mobilisation afin de déterminer les causes et apporter des solutions efficaces».

CLASSES PLETHORIQUES

Une réflexion partagée par M. Diop, chef d’établissement dans un collège de Dakar, qui estime que les responsabilités sont partagées entre les pouvoirs publics, enseignants et parents d’élèves. «Plusieurs raisons peuvent expliquer cet état de déliquescence de l’école publique sénégalaise. D’abord, il y a les conditions matérielles pour de bonnes performances ne sont pas réunies. Les cohortes d’enfants qui arrivent chaque année dans nos établissements ne cessent d’augmenter. Or, cela n’est pas suivi par la construction d’infrastructures d’accueil».

M. Diop soutient sans ambages que «aujourd’hui, dans la plupart de nos salles de classes, les effectifs dépassent les 80 élèves et peuvent dans certains cas atteindre 100 à 125 élèves dans certaines zones de Dakar». Pour lui, «cela pose un problème de gestion des effectifs, si on y ajoute le déficit voire l’absence de matériel pédagogique avec des enseignants peu formés, démotivés et sans vocation, cela devient compliqué».

M. Diongue nous explique que dans son établissement, il se retrouve avec des classes où les élèves se mettent à quatre. «Il est difficile de maitriser la classe à fortiori dérouler des enseignements et faire des évaluations. Alors que dans le privé, on a des effectifs de 45 élèves. La gestion est plus facile. On peut faire plusieurs évaluations et même organiser des séances de remédiations pour permettre de booster les taux de performances», indique M. Diongue. Et d’ajouter, «c’est pourquoi, les résultats sont meilleurs dans le privé». «Les grèves récurrentes des enseignants depuis des dizaines d’années ne sont pas pour faciliter les choses, non plus».

RUEE VERS L’ECOLE PRIVEE

Soulignant que les écoles privées qui, naguère, étaient le réceptacle des «bannis» ou «médiocres» de l’enseignement public, elles sont devenues, précise M. Diongue, aujourd’hui les références devant des établissements d’enseignement public de renom, surtout dans le moyen secondaire.

«Les écoles privées pullulent à Dakar et pourtant elles occupaient une faible part dans le répertoire des établissements d’enseignement secondaire. Aujourd’hui, on les retrouve partout au Sénégal. Ce qui quelque part traduit une faillite de notre enseignement public», estime un chef d’établissement. Il indexe également le système de recrutement des enseignants, «sous le prétexte d’une urgence, en contournant les voies pour faire entrer dans le système des gens sans vocation et qui sont devenus enseignants faute de mieux». Pour lui, «cela, associé à la logique des chiffres sur le taux de scolarisation et les taux d’achèvement pour les beaux yeux des bailleurs, débouche sur le résultat que l’on connait aujourd’hui».

Modou Kébé est un médecin sénégalais exerçant en France, proche de la cinquantaine. Il se dit étonné de voir les parents à revenu modeste se sacrifier pour faire inscrire leurs enfants dans les écoles privées et également payer pour des cours de renforcement. «Il y a problème, non seulement on préfère maintenant les écoles privées mais on paye également des encadreurs pour des cours à domicile. Ce n’est pas soutenable ! Les parents doivent se mobiliser pour exiger de l’Etat, une école publique de qualité, c’est notre droit» assène-t-il. Il rappelle qu’à leur époque «on avait honte de dire qu’on était dans le privé, mais aujourd’hui c’est le contraire. J’ai le sentiment que le fait d’être inscrit dans une école privée est un motif de fierté !»

UN RETOUR «IMPOSSIBLE» A LA QUALITE

Aujourd’hui avec les différents programmes annoncés comme le Projet d’appui au développement de l’enseignement moyen dans la région de Dakar dont l’objectif est d’améliorer les performances des élèves dans les disciplines scientifiques suscitent de l’espoir, mais selon M. Gueye, professeur d’histoire et géographie dans un lycée de Dakar cela risque d’être plombé par les relations heurtées entre l’Etat et les enseignants. En effet, c’est un travail supplémentaire qu’on demande aux enseignants qui rechignent déjà à faire certaines tâches d’encadrement. Mais, estime-t-il, «pour plus d’efficacité, il faut améliorer le cadre et relever le niveau de recrutement. L’année dernière, j’ai corrigé le Bfem aux Parcelles assainies, mais l’école était tellement délabrée que la salle de correction était inondée par les pluies. Cette situation se retrouve dans la plupart des écoles qui ressemblent plus à de vieux hangars abandonnés. Pour dire que le chemin du retour vers le passé risque d’être très long».

LA RESPONSABILITE COLLECTIVE ENGAGEE

Une étude comparative des résultats aux examens scolaires nationaux des six dernières années laisse clairement apparaître une courbe descendante avec cependant quelques poches de versatilité. Sur le terrain, ces déboires se traduisent par une baisse drastique du niveau des élèves aussi bien en calcul, en la lecture qu’en éveil et expression linguistique. Les différents rapports publiés chaque année par la Direction de la planification et de la réforme de l’éducation (Dpre) renseignent des contre-performances jusqu’ici enregistrées lors des examens au niveau des différents ordres d’enseignement. Une panoplie de facteurs endogènes et exogènes a progressivement conduit à ce chaos général.

En 2010, les résultats au certificat de fin d’étude élémentaire (Cfee) étaient de l’ordre de 68,6%. L’année d’après, les performances ont baissé de 13,3% et moins de 2,5% en 2012.

En 2013, ce fut l’hécatombe à la proclamation des résultats au CFEE à l’échelle nationale avec seulement 33,9%. Pis, ces évaluations cachent de graves disparités. Bon nombre d’écoles sont capotées sans une moindre admission déclarée cette année-là.
En 2014 et toujours au CFEE, les résultats nationaux ont produit 34,3%, soit 0,4% de plus que l’année d’avant. A la dernière session des examens, le taux s’est stagné à seulement 38,0% sur toute l’étendue du territoire national toujours avec des dissemblances non envisageables, il y a seulement quelques années.

Le Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) en a pris aussi pour son grade dans cette dégringolade des performances scolaires. 47,5% pour tout le Sénégal en 2010. Si les deux années d’après ont connu une légère hausse d’en moyenne 6 points, 2104 et 2015 ont proclamé les résultats dans l’abime avec respectivement 42,5% et 43,2%.

La descente aux enfers peine à trouver un point de fixation atteignant même la crédibilité du baccalauréat général. En 2010, 42,2% des candidats ont obtenu le premier diplôme universitaire. Puis, c’est la tendance baissière jusqu’à la session de 2015. 38,1% en 2011, suivi de 38,5% en 2013 puis de 31,8% en moyenne les deux suivantes années.

CAUSES ENDOGENES ET EXOGENES

Les contre-performances relevées ces six dernières années sont le résultat ou plutôt la conséquence d’une symbiose de causes endogènes et exogènes de l’architecture même du système éducatif. La qualité des ressources humaines, les intrants, les contenus des enseignements/apprentissages, constituent le cocktail explosif d’un système qui se cherche dans les labyrinthes légués. Sans oublier le cycle infernal des grèves aussi bien chez les élèves que les enseignants. L’école est en péril.

LE REVERS DU CURRICULUM EN QUESTION ?

Le curriculum qui se veut une matrice de renouveau éprouve du mal à trouver son équilibre. Cette approche curriculaire devrait obéir à une intégration des acquis ou encore à la pédagogie de l’intégration. Elle est qualifiée de deuxième génération d’Approche Par les Compétences (Acp). Elle consiste à organiser les apprentissages de manière à développer différents types de ressources comme le savoir, le savoir-faire, le savoir-être, les capacités méthodologiques, la mise en projet entre autres.

Le secrétariat général du Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale du Sénégal (Siens), Samba Diakhité, avait décelé un ensemble de facteurs à l’origine de ces contre-performances. Il explique que «les élèves sont peu habitués à l’intégration, l’absence de manuels accompagnant le Curriculum, le défaut d’harmonisation des mécanismes de correction ont accentué la chute».
Relevant l’absence de dispositifs centrés sur la qualité et sur l’obligation de résultats au niveau du public, M. Diakhité explique «le manque d’encadrement et de contrôle qui sont des freins à une amélioration des résultats du Baccalauréat».

LES PERTURBATIONS SCOLAIRES : «UBBI TEY, GEREW TEY»

Si l’exception de la grève des syndicats a longtemps prévalu comme acte de revendication pour résoudre une équation ponctuelle, elle est, hélas, devenue, depuis près d’une décennie, la règle à vider l’école de toute sa substance cognitive et socio-affective des lendemains de l’indépendance.

Selon Mamadou Lamine Dianté, secrétaire général du Cusems/Saems, «ces résultats globalement catastrophiques peuvent s’expliquer de plusieurs manières. En 2010, les résultats légèrement meilleurs que ceux des autres années sont le fruit de la stabilisation du système scolaire durant au moins 3 ans, après les accords intervenus en 2007 d’une part entre le gouvernement et le CUSEMS et d’autre part entre le gouvernement et le CUSE». «Ces accords ont été matérialisés dans leur composante financière, mais pas dans leur composante pédagogique, statut et carrière des enseignants», relève le syndicaliste.

D’autre part mais dans ce même registre, les élèves ont acquis une pratique «répréhensible» issue des années 1988 consistant à anticiper et à prolonger les congés scolaires. Aussi, sont-ils prompts à organiser des représailles en cas de grève prolongée de leurs professeurs. Quant aux parents accusés de mutisme et de démission à leur mission d’encadrement à la base, ils se défendent arguant que «les enseignants en demandent de trop tout en sollicitant la clémence de l’Etat à accéder à la requête des enseignants».

LES ABRIS, PIRES ENNEMIS DES QUANTUM HORAIRES

L’avènement des collèges d’enseignement de proximité a créé un boom dans la prolifération des salles de classe en paillotes appelées «abris provisoires» de par leur faible capacité de résistance aux intempéries, même aux rayons incandescents du soleil. Combien de Cem sont à ce jour entièrement en abris provisoires ? La région de Sédhiou comme celles du Sud du Sénégal en comptent beaucoup.

Selon le coordonnateur régional de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), «ces abris provisoires sont à l’origine de la situation de précarité et de dégradation du cadre d’étude des enfants au Sénégal», a indiqué Lamine Diémé. Et d’ajouter «le foisonnement des abris provisoires dans la région, notamment à Goudomp est déplorable et ne contribue guère à l’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissages à Sédhiou». Cependant, l’espoir renait avec la volonté manifeste du ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam qui a engagé un vaste chantier de résorption des abris provisoires. Pour la région de Sédhiou, un programme de construction en version préfabriquée des salles de classe est annoncé avec des partenaires turcs.

LE MAL PERSISTE

Devra-t-on encore réaménager le calendrier scolaire pour la présente année afin de permettre aux élèves de finir le programme ? Les plans d’actions des syndicats d’enseignants ne constituent-ils pas désormais un programme à part entière d’une année académique sénégalaise ?

Les questions deviennent légitimes dans la mesure où les grèves des syndicats d’enseignants peuvent être désormais mises dans le lot quotidien des années académiques. Depuis une décennie, les plans d’actions de grèves se décrètent année après année. L’année scolaire 2015/2016 confirme ce qu’il convient d’appeler ici une règle : un système scolaire miné de grèves. L’actuel régime, fort de ses nombreuses signatures sur les accords qu’il considère réalistes et réalisables, n’échappe pas aux jumelles spectrales déployées à grand angle par les syndicats d’enseignants. A la moindre occasion, Mamadou Lamine Dianté, Abdoulaye Ndoye et Oumar Waly Zoumarou fustigent l’inertie des autorités sur la prise en charge des points inscrits dans le protocole d’accords. Pour les amener à plus de «considération», ils ont décidé de déterrer, très tôt, la hache de guerre. En début d’année scolaire, c’est le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) qui ouvre le bal après quelques jours des démarrages des cours. Les enseignants affiliés au Cusems ont observé deux débrayages le 09 décembre 2015 et 09 février 2016, suivis d’assemblée générale

L’AN 1 DU PROCES-VERBAL : LES PLANS D’ACTIONS FUSENT

Constatant l’inertie du gouvernement sur la matérialisation des accords signés le 17 février 2015, les syndicats ont décidé de fêter à leur manière l’an 1 de la signature du procès-verbal. Ils ont procédé au dépôt de préavis de grève tous azimuts donnant déjà une idée sur des plans d’actions à décréter. Après le Cusems qui a déposé un préavis couvrant la période du 07 janvier 2016 au 07 janvier 2017, le Grand Cadre de Diante et Zoumarou alertent sur l’expiration de leur préavis de grève le 7 février. L’école sénégalaise est partie pour connaitre un mois de février de grèves.

10.000 ENSEIGNANTS DANS LA RUE

Pour donner plus de tonus à leur combat, le Gcse, le Cusems et le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) décident d’investir la rue afin de se faire attendre en organisant une marche nationale, le jeudi 18 février. Un seul point à l’ordre du jour : le respect des accords. Les militants des syndicats ont pris départ devant la faculté des Sciences et technologies de l’Education et de la Formation (Fastef) pour terminer au rond-point jet d’eau. L’objectif de cette dynamique unitaire était de restaurer le savoir et le respect des accords signés par le gouvernement rattrapé par les réalités de l’Etat et des incidences financières. Tout en accusant leurs ministres de tutelle, les enseignants changent de cible en indexant le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan. Ils soutiennent qu’Amadou Bâ est à l’origine du retard de la matérialisation des accords signés par le gouvernement.

REFERENDUM DES TRAVAILLEURS : LES SYNDICATS VOTENT OUI…

Les militants et sympathisants du Grand rassemblement des syndicats de l’Enseignement, de la Santé et des Collectivités locales ont voté, le 11 mars dernier, à la place de l’Obélisque, un OUI massif au référendum des travailleurs du Sénégal. Cette «consultation» organisée autour des quinze points d’accords signés avec l’Etat du Sénégal et non encore appliqués par ce dernier, visent, selon les syndicalistes, la restauration de la dignité des masses laborieuses. Avant ce grand rassemblement, les trois organisations syndicales avaient observé un débrayage et une grève totale respectivement les 01 et 02 mars 2016.

8 PLANS D’ACTIONS POUR LE GCSE ET CUSEMS

Si le Saes a décidé de suspendre leur plan d’actions, après une rencontre avec le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, il n’en demeure pas moins que le Gcse et le Cusems continuent la bataille. Ils ont déroulé huit (8) plans d’actions. Le premier plan d’actions unitaire a été décrété les 15, 16 et 17 mars avec un débrayage et une grève totale. S’en suivra des débrayages le 22 mars et 13 et 14 avril. Rebelote des débrayages les 26 et 27 avril. Mamadou Lamine Diante et Abdoulaye appellent leurs militants à débrayer le mardi 10 mai et une grève totale le 11 mai. Le 7ème et 8ème plans d’actions ont été observés les 19 et 20 mai et les mercredi 25 et jeudi 26 mai pour grève totale.

En attendant, la ponction des salaires et la réquisition des enseignants pour qu’ils rendent les notes des élèves ne feront qu’envenimer la situation.

A quelques semaines du démarrage des évaluations nationales, l’horizon des examens reste nuageux. Encore, le ministre de l’éducation nationale est monté au créneau pour rassurer que les dates des examens pour cette année scolaire seront maintenues. Ainsi, le Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) est programmé pour les 21 et 22 juin 2016. Le Bac va démarrer avec l’épreuve de philosophie, le 8 juin 2016, et les autres épreuves à partir du 11 juillet. Quant au Bfem, il est prévu pour le 18 juillet.

LES «FAUX» RAPPORTS DES IA EN 2015

Mais ces assurances de Serigne Mbaye Thiam sont du déjà-vu. En effet, face aux nombreuses perturbations des enseignants et des élèves l’année dernière, plusieurs acteurs sont montés au créneau pour exiger le report des examens du Cfee, Bfem et Bac. C’est le cas de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves et étudiants du Sénégal (Fenapes) et le Syndicat des inspectrices et inspecteurs du Sénégal (Siens). Les syndicats de l’enseignement étaient d’accord mais posés, toutefois, une seule condition : la restitution des sommes ponctionnées sur les salaires des enseignants et la consultation pour un éventuel réaménagement du calendrier. Pour temps, les précisions du ministre de l’Education nationale pour battre en brèche un éventuel report des examens ne se sont faites attendre.

Serigne Mbaye Thiam brandit un rapport des inspecteurs d’académie (IA) pour maintenir le calendrier scolaire. Lors d’une rencontre avec le ministre, les avis étaient partagés pour le réaménagement ou le maintien du calendrier scolaire : 08 académies sont pour le maintien, les 08 autres pour le réaménagement en ce qui concerne l’enseignement élémentaire. Sur le report ou le maintien des dates du CFEE, 09 académies sont pour le maintien des dates initiales et 07 académies sont favorables à un report pour une durée allant de 06 à 14 jours. Les arguments brandis par les 09 IA étaient la non observance du mot d’ordre de grève pour les candidats aux examens professionnels du CEAP et du CAP et par les maîtres de CM2.

Le ministre de l’Education nationale, le Conseiller technique en éducation de Monsieur le Premier ministre et l’ensemble des directions et services concernés, ont soutenu que «des adaptations et des réaménagements, liés à des contraintes ou des spécificités locales, pourront être autorisés au vu d’un rapport circonstancié».

DECRET POUR REAMENAGER LE CALENDRIER SCOLAIRE 2015

Pour le Coordonnateur du Grand Cadre, Mamadou Lamine Dianté, les inspecteurs d’académie avaient rédigé de faux rapport sur l’impact de la grève sur le quanta horaire. Ils ont estimé que «les heures perdues l’année dernière sont insuffisantes pour réaménager le calendrier scolaire». Non sans renseigner que Macky Sall avait décidé de prolonger, du fait des perturbations, l’année scolaire jusqu’à vendredi 7 août 2015 à 18 heures.
Commentaires