L’accouchement "humanisé à style libre" est une méthode adoptée par "plus de la moitié" des femmes qui viennent accoucher au centre de santé de Pikine, à Saint Louis, a indiqué la maitresse sage-femme Bineta Konaté Salsao, en service dans cet établissement.
"Hier soir par exemple, a-t-elle expliqué samedi à une délégation d’experts du système des Nations unies qui effectuent une visite dans la capitale du nord, nous avons eu 6 accouchements, et les 5 ont eu à adopter cette méthode à style libre".
Avec l’accouchement "humanisé à style libre" la femme peut adopter la position de son choix au moment d’accoucher, en s’accroupissant ou en restant assise, debout ou simplement couchée, a expliqué la sage-femme.
Une technique qui fait partie de la stratégie nationale d’amélioration de la qualité des soins, selon la sage-femme.
Si l’on en croit Mme Salsao, "ce style permet à la femme de vivre l’accouchement comme un évènement heureux", ce qui amène à comprendre qu’accoucher "ne signifie pas être malade, mais plutôt un acte tout à fait naturel et humain".
A contrario, "l’accouchement classique", "sur une table avec des mouvements limités", ne permet pas à la parturiente de choisir pas sa position, a-t-elle renseigné, ajoutant qu’elle ne peut non plus être accompagnée dans la salle d’accouchement.
"Ce qui n’est pas le cas avec l’accouchement humanisé, sauf si, lors de ses consultations prénatales (CPN), il avait été détecté une complication d’ordre médical", a précisé Bineta Konaté Salsao.
Aussi ce centre de santé saint-louisien reçoit-t-il "de plus en plus de femmes" adeptes de cette méthode qui leur est expliquée lors des CPN, note la sage-femme.
"L’accouchement humanisé se fait à même le sol selon la position qui plait à la femme, et c’est plus naturel. Si les conditions s’y prêtent, on le recommande aux patientes", a-t-elle dit.
"Par contre, ajoute-t-elle, lorsqu’une femme fait un accouchement dystocique", gémellaire ou "une macrosomie fœtale, il n’est pas recommandé de la faire accoucher en style libre".
"Seuls les accouchements naturels et simples se font en style libre humanisé et ce sont les plus jeunes femmes qui se font accompagner par leur mari qui assiste à leur accouchement", a indiqué Bineta Konaté Salsao.
Une mission conjointe de suivi des agences du système du Nations unies (OMS, UNFPA, UNICEF) sillonne depuis lundi les régions de Louga, Saint-Louis et de Matam, dans le cadre de leur contribution au PIC III (SN/027), un programme indicatif de coopération.
Cette descente sur le terrain devrait permettre aux membres de cette mission de s’enquérir des possibilités liées à la complémentarité des interventions de ces agences et de la partie bilatérale.