Le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), Babacar Touré a demandé aux magistrats de mener un plaidoyer pour que le code de la presse soit adopté. C’était hier, vendredi 27 mai, à l’ouverture du séminaire sur «Medias et Justice», organisé par le ministère de la justice à Saly Portudal.
Pour le président du Cnra, le seul point relatif à la dépénalisation des délits de presse ne doit pas constituer un «obstacle» au vote de ce projet de loi qui, selon lui, «servira à réguler le milieu audiovisuel».
De l’avis de Babacar Touré, le milieu de la presse reste confronté à des problèmes dont l’absence de formation des journalistes et le manque de barrières dans l’entrée à la profession.
Le vote du code de la presse constitue donc une urgence sociale a déclaré le président du Cnra. Pour Babacar Touré, il existe des personnes qui ne souhaitent pas l’adoption du code la presse car «le statuquo qui sévit actuellement dans le milieu leur est profitable».
«L’implication des magistrats est nécessaire car selon le patron du Cnra, la seule question relative à la dépénalisation des délits de presse ne doit constituer une entrave à la sécurisation du citoyen Sénégalais».
La presse jugée forte d’où son appellation «quatrième pouvoir» est toutefois dénoncée par le patron du Cnra. Donner un telle privilège à la presse est «illégitime» car, laisse entendre Babacar Touré, «certains journalistes useront de ce pouvoir pour faire et défaire des hommes».
Par ailleurs, le président du Cnra a alerté sur les menaces qui guettent la presse nationale. Pour Babacar Touré, le numérique et les politiques inappropriées sont en passe de jeter la presse sénégalaise entre les mains de l’Occident. Le président du Cnra a par ailleurs insisté sur la fragilité de la presse qui reste plus caractérisée par l’absence de modèle économique.
Le journaliste formateur, Mame Less Camara a, quant à lui, insisté sur le fait que la condamnation pour des délits de presse n’existe plus dans plusieurs pays africains d’où la nécessité pour le Sénégal de voter la dépénalisation des fautes liées à l’exercice de la profession de journaliste.