La Fédération nationale des associations de parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Fénapes) et l’Union nationale des associations des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapes) n’ont pas le même point de vue sur les réquisitions envoyées aux enseignants grévistes. Si le président de l’Unapes, Abdoulaye Fané, appelle les deux parties à la raison, Bakary Badiane qui dirige la Fénapes pense que force doit maintenant rester à la loi.
Le gouvernement a mis à exécution, depuis hier, sa menace d’envoyer des réquisitions aux enseignants grévistes, malgré les menaces du Cadre de l’Unité d’action composé du Grand Cadre, section Mamadou Lamine Dianté et du CUSEMS. Cette mesure des autorités est diversement appréciée par les parents d’élèves. Le président de l’Union nationale des associations de parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapes) pense ‘’qu’une réquisition doit être prise, quand il y a des situations qui peuvent mettre en péril le pays’’. Abdoulaye Fané voit ‘’difficilement comment le gouvernement peut prendre un ordre de réquisition, d’autant plus que, même si la réquisition est prise, un enseignant peut être dans une classe et faire autre chose qu’enseigner’’. Tout de même, il considère qu’il y a toujours une possibilité de sauver l’année scolaire.
Le président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Fénapes) a un avis contraire. Pour Bakary Badiane, du moment que le ministre de l’Education nationale dit que la loi autorise la réquisition, ‘’il faut que force reste à la loi’’.
Rendre les notes aux élèves
Le président de la Fénapes, qui parle ‘’la mort dans l’âme’’, invite l’Etat à ‘’mettre dans les classes des enseignants pour qu’ils s’occupent des enfants’’. ‘’Les réquisitions, c’est quand le service le demande. Là, le fonctionnaire doit s’exécuter’’, dit Bakary Badiane. Abdoulaye Fané, lui, est pour le dialogue entre les différents protagonistes, au lieu d’un affrontement où les plus grands perdants resteront les parents et leurs enfants. ‘’Nous appelons les parties à la raison. Mais, il va falloir que le président de la République prenne en main, de manière personnelle, ce problème en y associant non seulement les syndicats et le ministère de l’Education nationale, mais les associations de parents d’élèves’’, invite M. Fané.
Par ailleurs, s’il y a un point sur lequel Bakary Badiane et Abdoulaye Fané sont d’accord, c’est sur la rétention des notes par les enseignants. Le président de l’Unapes juge que ‘’ce n’est pas une bonne méthode que de retenir les notes des élèves’’. Quant à Bakary Badiane, il invite les syndicalistes à ‘’remettre les notes’’ pour que les conseils de classe puissent se tenir et que les élèves fassent leur autoévaluation. D’après le président de la Fénapes, ‘’l’heure est grave, parce que le service est bloqué et le ministre de l’Éducation nationale a le devoir de faire fonctionner l’école’’.