Le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara a proposé, vendredi, à Abidjan,
l’instauration d’un mandat d’arrêt communautaire, en vue de faciliter les enquêtes visant des personnes poursuivies pour des actes terroristes commis dans l’espace de l’Union économique
et monétaire ouest africaine (UEMOA).
S’exprimant à l’ouverture d’une réunion ministérielle sur "la paix et la sécurité dans l’espace UEMOA", il a demandé que soient prises des mesures visant une meilleure sécurisation des documents de voyage dans le cadre de contrôles de police réguliers.
Cette rencontre d’Abidjan préparatoire au Sommet de l’UEMOA prévu le 5 juin à Dakar, constitue "un jalon supplémentaire dans le renforcement de la coopération permamente" entre pays
membres de l’Union, en matière de lutte contre le terrorisme, a indiqué le président ivoirien.
Elle se tient dans un contexte marqué par la "persistance", la "récurrence" et la "simultanéité" des risques et actes de terrorisme, qui coexistent, selon lui, avec divers trafics d’armes, de drogue et d’être humains. Ces phénomènes sont "en train
de prendre des proportions sans précédent", a ajouté Alassane Dramane Ouattara.
Aussi le chef de l’Etat ivoirien, président en exercice de l’UEMOA, a-t-il préconisé "des réponses globales" à la menace terroriste, pour préserver l’espace communautaire des conséquences du phénomène, dans le but de "mieux consolider les progrès économiques" enregistrés par les pays concernés.
Il a préconisé, pour ce faire, une stratégie en trois points, qui passe par la complémentarité des dispositifs sécuritaires, la coordination des opérations et la cohérence des modes opératoires.
Peu avant son allocution, le président ivoirien a fait observer une minute de silence "à la mémoire de toutes les victimes du terrorisme en Afrique et dans le monde".
De même, le président Ouattara s’est félicité de l’arrestation, la veille, de "l’un des cerveaux" de l’attaque de Grand-Bassam (Abidjan), qui avait fait 19 morts en mars dernier.
Selon le président ivoirien, "les informations recueillies par les enquêteurs laissent croire que ce suspect aurait conduit le 4x4 Toyota qui a acheminé les armes ayant servi aux terroristes".
Les enquêtes, "très avancées" à ce stade, ont "permis d’identifier les réseaux dormants" qui seraient derrière cette attaque, a dit Alassane Ouattara.