Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a plaidé, vendredi, à Abidjan (Côte d’Ivoire), pour "un engagement communautaire" renforcé dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Macky Sall s’exprimait à l’ouverture d’une réunion ministérielle sur "la paix et la sécurité dans l’espace UEMOA’’, l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
La lutte contre le terrorisme passe par "un engagement communautaire, un renforcement de la concertation dans le cadre d’une approche globale", a déclaré le président Sall au cours de
son intervention, en présence de son homologue ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de l’UEMOA.
Il a rappelé que trois pays de l’espace UEMOA, le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’ivoire, avaient fait face à des attaques entre novembre 2015 et mars dernier soldées par des dizaines de morts, avant de réitérer "la solidarité du Sénégal" aux victimes, en particuler celles de Grand-Bassam.
Selon Macky Sall, les pays de l’UEMOA devraient intégrer "l’anticipation, la prévention et l’échange d’informations", pour ne pas se limiter à la dimension strictement sécuritaire et militaire de la lutte contre le terrorisme.
Cette perspective, a-t-il dit, s’inscrit dans la dynamique du comité de haut niveau pour la mise en œuvre du chantier paix et sécurité de l’UEMOA dont il a en charge la direction.
Il a appelé à une meilleure analyse des menaces terroristes qui permettrait d’envisager "de nouvelles formes de lutte contre le terrorisme, à la mesure selon lui de l’ampleur du phénomène.
De cette manière, la lutte contre le terrorisme s’adapterait "à la nature et à la complexité des risques" liées aux menaces réelles ou potentielles, a indiqué Macky Sall, avant de suggérer
"une collecte des données", "une surveillance des réseaux" et "la mise en place d’un mécanisme de veille précoce et de riposte rapide dans l’espace UEMOA".
Les services de défense et de sécurité (Gendarmerie, Police et Armées) des pays concernés doivent dans le même temps redoubler d’efforts en matière de communication au niveau national, pour être "moins vulnérables face au terrorisme", a ajouté le chef de l’Etat sénégalais.
Cela passe aussi par "un partage des fichiers et une meilleure coordination" des forces en charge de la surveillance des mouvements suspects au niveau des frontières, a poursuivi
Macky Sall, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).