Les transporteurs sénégalais et gambiens, suite à la levée du blocus de la route transgambienne mardi matin, ont effectivement repris la traversée de part et d’autre du poste frontalier de Keur Ayip pour acheminer passagers et marchandises, a appris mercredi l’APS.
‘’Les chauffeurs des transports en commun, des véhicules particuliers, ou encore des poids lourds des deux pays ont repris leurs occupations et vaquent tranquillement de part et d’autre de la frontière en dehors des formalités d’usage au poste frontalier’’, a confié à l’APS Baby Touré, président du regroupement des chauffeurs de la gare routière de Keur Ayip.
Les transporteurs sénégalais boycottent depuis février la route transgambienne pour protester contre la décision des autorités gambiennes de faire passer de quatre mille francs CFA à 400 mille le tarif de la traversée du fleuve Gambie, concernant les gros porteurs en provenance du nord et du sud du Sénégal.
A cause de cette mesure, les automobilistes sénégalais faisaient un long détour de plus de 500 kilomètres pour contourner la Gambie.
La semaine dernière, lors des négociations tenues à Dakar par les autorités des deux pays, le Sénégal s’était engagé à travailler avec ses transporteurs à la fin du boycott, "dans les plus brefs délais".
Baby Touré a fait part d’une reprise timide du trafic routier, espérant toutefois qu’il va retrouver son dynamisme d’antan dans les prochains jours.
Le président du regroupement des chauffeurs de Keur Ayip indique que la reprise se déroule normalement. ‘’Il n’y a aucun problème qui entrave la circulation des personnes, des véhicules et des biens’’, a-t-il fait savoir.
‘’Nous avons consenti beaucoup d’efforts avec les populations pour que les deux pays puissent trouver des solutions à des problèmes qui durent depuis plusieurs décennies’’, a-t-il dit, déplorant la mise à l’écart des transporteurs lors des négociations entre les deux pays.
Parmi les préoccupations des transporteurs, il a cité la construction d’un pont sur le fleuve Gambie, la fin des tracasseries en territoire gambien, le paiement des taxes de la traversée en monnaie locale (le Dalasi) au lieu du CFA.
‘’Aujourd’hui, les populations, particulièrement les commerçants de Keur Ayip, sont contentes. Mais, nous nous ne sommes pas satisfaits, car les points sur les lesquels nous nous sommes battus pour trouver des solutions ne sont pas atteints’’, a-t-il dit.
‘’Nous souhaitons que nos Etats respectifs puissent trouver des solutions dans l’avenir. Mais, aujourd’hui, force est de constater que les tracasseries que nous avons combattues sont toujours de rigueur en territoire gambien’’, a-t-il ajouté.