Le premier rapport publié mardi par l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) fait les titres des quotidiens parvenus ce mercredi à l’APS.
"Les niches de corruption", "Révélations sur des scandales", "Corruption ‘émergente’", "Les premières victimes de Nafi Ngom", "L’OFNAC étale son tableau de chasse", lit-on sur les unes des journaux.
Le Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), le service public chargé de l’hébergement et de la restauration des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop, et La Poste "sont les champions de la magouille, du vol caractérisé et du saccage de nos maigres ressources", commente La Tribune à la lumière du premier rapport (2014-2015) de l’OFNAC, l’organe de lutte anticorruption mis en place par le président Macky Sall et dirigé par Nafi Ngom.
"L’OFNAC a mis à nu les tares de la gestion de Cheikh Oumar Hann, le directeur du COUD, que les vérificateurs accusent d’avoir tout fait pour saboter leur mission. [Ils] demandent au président de la République de [le] limoger", rapporte Le Quotidien.
"Plus de 454 millions de francs CFA [ont été] frauduleusement versés à des agents du COUD", ajoute le même journal, citant l’organe anticorruption.
Le directeur du Centre des oeuvres universitaires de Dakar "remet en cause l’enquête de l’OFNAC", selon Le Populaire. "Le COUD n’a (…) reçu aucun pré-rapport pouvant lui permettre de répondre aux graves accusations portées contre lui", se défend dans le même journal son directeur Cheikh Oumar Anne.
Sud Quotidien tire du rapport que le foncier (la terre), l’école, les transports, la sécurité publique et la santé sont les "domaines de prédilection de la corruption" au Sénégal.
L’OFNAC s’est intéressé à la gestion des écoles, des établissements de santé et d’autres services de l’Etat, dont les services fiscaux de Dakar-Liberté, la Pharmacie nationale d’approvisionnement et la direction des transports, où il est possible de passer l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire "en un seul jour, pour 150 mille francs CFA", selon le compte fait du rapport par L’Observateur.
"Les niches de corruption", ce sont "les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’administration générale, des marchés publics, du commerce, des transports terrestres", affirme Enquête.
"Le législateur sénégalais, en offrant aux citoyens la possibilité de saisir l’OFNAC, à travers des réclamations, a ouvert la voie à un refus dynamique de cette pratique illicite", commente Le Soleil.
Mais, fait remarquer Sud Quotidien, malgré la création d’une institution chargé de lutter contre elle, "la corruption gangrène la société sénégalaise". "Et la présidente de l’OFNAC l’a fait savoir dans son rapport (…) qui épingle plusieurs secteurs."
L’As dévoile, sur la base du document publié par cette institution, "le modus operandi des agents pourris", celui des impôts et domaines par exemple, "qui vendait le code fiscal à 50 mille francs CFA", là où la législation fiscale exige "un timbre de 20 mille francs CFA".
Le Témoin Quotidien se fait l’écho de cette mise en garde de la présidente de l’organe de lutte anticorruption, Nafi Ngom : "Il faudrait que les hommes politiques rendent compte. Ils ne doivent pas aller dire au président [de la République] que [Ngom] est compliquée."
La présidente de l’OFNAC a déclaré aux journalistes que ses services ont ouvert des enquêtes sur l’affaire Lamine Diack, l’ex-président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme, accusé d’avoir illégalement financé l’opposition sénégalaise entre 2008 et 2012.
Selon Enquête, Nafi Ngom et ses collaborateurs se sont intéressés à "385 déclarations de patrimoine". Les résultats des enquêtes concernant ces dossiers seront publiés dans le prochain rapport de l’OFNAC, assure la présidente de cette institution, citée par le même journal.