Ces derniers jours, la Sogas (Société de gestion des abattoirs du Sénégal) est au cœur de l’actualité, avec la viande d’âne qui est commercialisée dans ce pays. Après la sortie du directeur général Talla Cissé, les professionnels de viande ont annoncé hier face la presse que 240 tonnes de viande d’âne ont été enregistrées en 2015. Ils invitent les autorités à mettre fin à la vente clandestine de cette viande.
Doudou Fall, président de l’Association nationale des professionnels de la viande et du bétail, est formel : «Ici à la Sogas, en moyenne, nous abattons dix ânes par semaine et c’est uniquement pour les parcs. En 2015, nous avons enregistré 240 tonnes de viande d’âne. Ça c’est un problème.» Il renseigne aussi que le dimanche soir, quatre individus ont été arrêtés à Mbour. Ils «ont abattu 50 ânes». Doudou Fall qui réagissait ainsi hier lors d’un point de presse à la suite du scandale de la vente clandestine de la viande d’âne plaide la sauvegarde des intérêts de la Nation. «Aujourd’hui, nous sommes en train de vivre un phénomène qui est l’abattage et qui est l’œuvre des Chinois qui ont intégré l’Afrique. Au Burkina, il n’y a plus d’âne. Les Chinois sont aussi au Mali et au Sénégal. Et dès qu’ils ont commencé leurs activités, nous avons alerté les autorités. Le ministère de l’Elevage a saisi la Sogas pour dire à son directeur d’arrêter ces abattages et ils ont arrêté. L’autre phénomène, il y a des conteneurs qui sont là. On voulait y convoyer de la viande d’âne et nous avons dit non», renseigne le président de l’Association nationale des professionnels de la viande et du bétail. «Comme on a interdit l’exportation de cette viande, s’ils la sortent ils vont la commercialiser à l’intérieur du pays. Le Sogas a signé une convention avec le parc de Hann et la réserve de Bandia. La viande commercialisée ne vient pas de la Sogas, elle vient des abattoirs clandestins», indique encore M. Fall.
Baisse de 30% du chiffre d’affaire des fournisseurs
Un tour auprès des fournisseurs opérant à la Sogas permet de constater que le désarroi y règne. Depuis l’annonce de la vente de la viande d’âne mélangée à la viande de bœuf désossée, «nous avons connu une baisse de 30% du chiffre d’affaire de la distribution. C’est dur comme situation parce que certains clients n’achètent plus de la viande comme d’habitude», souligne Alassane Ba, professionnel de la viande. Qui attend des autorités qu’elles «prennent les mesures idoines pour mettre fin à cette situation qui perdure». Doudou Fall, président de l’Association nationale des professionnels de la viande et du bétail, dit : «Il faut que les autorités prennent des décisions en veillant sur la viande qui nous vient aussi de l’extérieur, au niveau terrestre comme maritime.»