Quelque 400.000 propagules ont été plantées sur une superficie de 80 ha en août dernier à Dassilamé, un village du département de Foundiougne, dans la région de Fatick (ouest), a appris l'APS lors d'une visite de terrain.
Cette opération menée par l'association inter-villageoise pour le développement de Dassilamé-Serère (AIVD) vise à protéger la mangrove, espèce actuellement ''menacée'' dans cette zone, a confié le coordonnateur de l'association, Mamadou Bakhoum.
''Nous espérons un taux de survie compris entre 75 et 80%'', a-t-il déclaré, en parlant des objectifs de son association qui "s'est résolument" engagée dans la restauration des ceintures côtières des mangroves, dans l'espoir de parvenir à ''inverser" la tendance à la perte de forêts de mangroves qui existaient dans cette zone dans le passé.
La visite par pirogue du site de reboisement large situé dans la communauté rurale de Missirah, dans l'arrondissement de Toubacouta, a été organisée vendredi à l'intention du partenaire stratégique de l'AIVD, l'ONG hollandaise Wetlands International.
Cette activité de reboisement des mangroves menée par l'AIVD avec le soutien de Wetlands International, entre dans le cadre du programme Alliance écosystème, initié au Sénégal et au Kenya.
Elle est couplée à l'apiculture, permettant de sécuriser les plants, à l'ostréiculture et au maraîchage pour aider les femmes à améliorer leurs revenus, a confié le coordonnateur de l'AIVD, qui a également souligné l'importance de la plantation d'anacardiers et d'eucalyptus pour la fixation du littoral.
"S'agissant de l'apiculture, nous avons commandé chez des ouvriers locaux 100 ruches pouvant contenir chacune 80.000 individus et produire chacune entre 15 et 20 kg de miel et même plus", a relevé M. Bakhoum.
Il a ajouté que cette activité occupe 27 femmes membres de l'AIVD qui vont partager la technique avec 10 concitoyennes devant venir de Gandiol (Saint-Louis).
Le périmètre maraîcher, représentant 13 ha comportant 20 puits et 45 bassins, assure des rentrées d'argent pour les femmes en particulier et toute la communauté en général, a renseigné M. Bakhoum.
Selon lui, il est prévu la production d'aubergine, de tomate, d'oignon, de piment et bientôt de riz de contre-saison à tout moment de l'année.
Les femmes de l'AIVD, une structure dont les membres viennent de 4 villages, ont dit beaucoup apprécié le soutien de l'ONG Wetlands International qui a accompagné leurs activités génératrices de revenus avec une enveloppe globale de 48 millions de francs CFA dans le cadre du programme Alliance écosystème (2013-2015).
"A Dassilamé, les menaces sont réelles sur les mangroves qui fournissent les nourriceries-clés pour les poissons et abris à d'autres espèces animales, y compris les oiseaux aquatiques. Il faut inverser cette tendance pour répondre aux défis majeurs du changement climatique'', a pour sa part indiqué Ibrahim THIAM, directeur pour l'Afrique de Wetlands International.
De son côté, Maria Eugenia Stolk, coordonnatrice du programme au Siège de Wetlands au Pays-Bas, a salué le dynamisme et le courage des membres de l'AIVD.
L'expérience des femmes de Dassilamé devrait servir d'exemple pour l'amélioration des sources de subsistance pour les personnes vivant dans des zones côtières, a-t-elle dit. Celles-ci ont abattu ''un excellent" travail de reboisement, tout en conduisent de façon concertée les activités de maraîchage et d'apiculture.