Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Afrique
Article
Afrique

Remous au sein de la justice gambienne: Jammeh limoge le Président de la Cour suprême
Publié le mardi 24 mai 2016  |  Enquête Plus
Ouverture
© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d`Etat
Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert, vendredi, dans la capitale politique et administrative de la Côte d`Ivoire, Yamoussoukro en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo: Yaya Djammeh, président de la République du Gambie




Appuyé sur des magistrats non gambiens occupant les postes clés dans les hautes instances judiciaires du pays, le système judiciaire mis en place par le régime du Président Yahya Jammeh traverse, depuis quelques jours, une tempête dans la foulée du procès contre les opposants au régime de l'homme fort de Banjul.

Le Président de la Cour suprême de Gambie a été limogé, ce week-end, alors que le juge en charge du procès d’Ousainou Darboe s'est auto-récusé. Les soubresauts sont partis des propos tenus, il y a une semaine, dans une radio de la diaspora gambienne, par le juge camerounais O. Ottaba qui préside le Tribunal criminel spécial où sont jugés l'opposant Ousainou Darboe et les manifestants arrêtés, après la mort en détention de Solo Sandeng. Dans cette interview accordée à "FatuNetwork" la radio de Fatu Camara, ancienne conseillère en communication en exil de Yahya Jammeh, le juge Ottaba a exprimé sa gêne de devoir statuer sur une affaire "éminemment politique", selon les propres termes du magistrat.

Selon le juge O. Ottaba, membre de la Haute cour de justice gambienne, le dossier de l'opposant Ousainou Darboe et ses camarades est "vide, sans objet et embarrassant". "Je suis vraiment embarrassé de voir un ancien bâtonnier de l'ordre des avocats être traité de cette manière", a dit le juge O. Ottaba. Ce qui a eu pour effet de gonfler la gravité des remarques ouvertes du juge sur cette affaire pendante devant sa juridiction. Mais le juge est allé plus loin, pour dire ce qu'il pense être la voie à suivre, afin de sauver la face d'une justice complètement phagocytée par le régime de Yahya Jammeh. "Je crois que les opposants doivent poser le cas de M. Darboe dans la nouvelle plate-forme politique de consultation inter partis qui me semble être le meilleur cadre pour trouver une solution à l'amiable dans cette affaire", a indiqué le juge. Ce faisant, il s'est dessaisi, lundi dernier, du dossier et demandé à sa hiérarchie de le remplacer par un autre magistrat.

Le même jour, pour recadrer les juges, essentiellement non gambiens, ayant des dossiers politiques qui intéressent le Président Jammeh, la ministre de la justice Mama Fatma Singhateh a convoqué le juge nigérian Emmanuel Fagbenle, président de la Cour suprême de Gambie. Il s'en est suivi une réunion très mouvementée au cours de laquelle le juge nigérian a indiqué au ministre de la justice gambienne, qu'au moins "trois dames parmi les prévenus, à savoir Fatou Camara, Fatoumata Jawara et Nogoi Njie portent des signes évidents d'actes de torture", informe une de nos sources. Le juge Fagbenle a également signifié au ministre Mama Fatima que de sérieuses allégations existent suggérant que "ces dames auraient été violées par l'équipe de tortionnaires de la NIA", la police secrète de Yahya Jammeh. Nos sources indiquent que le juge Emmanuel Fagbenle a alors prononcé cette phrase à l'endroit du ministre de la justice gambienne : "Mettez de l'ordre dans vos troupes!"

Une remarque que Mama Fatima Singhateh a vite fait de rapporter à l'attention du Président Yahya qui est entré dans une colère noire contre le Président de la Cour suprême gambienne. Quelques heures plus tard, le couperet est tombé. Le Président de la Cour suprême gambienne a été limogé.
Commentaires