L’amour de la lecture décline au fur et à mesure que les élèves avancent dans les cycles supérieurs, durant lesquels ils lisent plus sous la contrainte pour apprendre les œuvres au programme que par souci de se forger une culture générale, constate le responsable de la médiathèque de l’Alliance française de Kaolack, Amadou Abdoulaye Bâ, sur la base de son expérience au sein de cette structure.
‘’Cette envie de lire pour le plaisir des élèves s’émousse d’année en année, du cycle élémentaire au supérieur, dès lors que leurs préoccupations sont portées sur d’autres œuvres de mathématiques, des sciences de la vie et de la terre (Svt), de philosophie, littéraires au programme des classes’’, a expliqué M. Ba dans un entretien accordé à l’APS, en prélude à la Semaine nationale de l’école de base, 2016.
La cérémonie de lancement officiel de cette semaine est prévue lundi à Kaolack, sous le thème : ‘’La communauté et les partenaires se mobilisent aux côtés de l’école pour l’amélioration des performances scolaires en lecture’’.
Selon lui, on a tendance aujourd’hui à s’éloigner de l’époque où lire était synonyme en quelque sorte d’aller à la quête d’une certaine culture générale.
‘’Les gens tenaient à avoir une bonne ouverture d’esprit. Aujourd’hui, chacun ne veut se donner que les moyens d’aller en profondeur du secteur qui est le sien’’, regrette M. Bâ.
Un brin nostalgique, il ajoute : ‘’De classe en classe, les élèves ont tendance à moins lire pour le plaisir pour ne lire que par obligation les œuvres au programme et relèguent au second plan tout le reste alors que, lorsqu’ils étaient plus jeunes au cycle élémentaire, nos élèves membres ne rataient aucune séance de bandes dessinées, de documentaire et emportaient toujours à la maison un livre.’’
A l’Alliance française de Kaolack, dit-il, l’expérience a montré qu’actuellement, ce sont les plus jeunes qui lisent le plus, qui lisent pour le plaisir de litre toute littérature, s’intéressent aux jeux d’esprit, comme le scrabble, les mots fléchés, à être membres d’un club de lecture sous l’impulsion de l’établissement.
‘’De nos jours, les gens ne lisent que pour satisfaire un besoin ponctuel qui peut être lié à la préparation d’un examen professionnel ou concours pour les adultes ou à la préparation des examens de fin d’année pour les élèves ’’, déplore-t-il encore.
D’ailleurs, en ce moment, à l’Alliance de Kaolack, il y a une hausse des fréquentations par les élèves de terminale avec l’approche des épreuves des anticipées de philosophie, prévues le 8 juin prochain, remarque-t-il.
‘’Les élèves viennent dans ce cadre consulter des manuels de cours de philosophie, des annales de philosophie avec des exercices corrigés’’, a-t-il indiqué.
Mais d’après lui, la consultation sur place des livres est largement privilégié par les lecteurs au dépend des prêts à domicile.
‘’En guise d’illustration, a-t-il indiqué, l’Alliance a enregistré, en 2015, 17. 530 consultations sur place, contre 10.280 prêts à domicile, et 18.997 consultations sur place en 2012, contre 10.600 prêts à domicile.’’