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Mgr Benjamin Ndiaye sur le dialogue, la floraison de partis politiques ...: ‘’Cessons ce jeu de dupes’’

Publié le lundi 23 mai 2016 | Enquête Plus

© aDakar.com par DF
Popenguine: La cérémonie officielle a eu lieu en présence de la délégation gouvernementale
Popenguine, le 16 mai 2016 - La cérémonie officielle du pèlerinage marial de Popenguine s`est déroulée en présence d`une forte délégation du gouvernement conduite par le ministre de l`intérieur. Photo: Monseigneur Benjamin Ndiaye, Archevêque de Dakar

Mgr Benjamin Ndiaye est d’avis que, pour qu’il y ait un dialogue franc, il faudra que les politiciens mettent en avant les intérêts de la population. A défaut, soutient-il, ce sera un jeu de ruse entre le pouvoir et l’opposition.

La traditionnelle conférence de presse organisée, chaque année, à la suite de la célébration du pèlerinage marial de Poponguine, a eu lieu hier. Lors de cette rencontre organisée par la province ecclésiastique de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar, s’est prononcé sur le dialogue national convoqué par le Président Macky Sall. A son avis, pour réussir ce dialogue, les acteurs doivent mettre en avant les intérêts du pays. ‘’Si le dialogue est pour baisser les tensions verbales, physiques, nous disons que c’est tant mieux. Mais le faire pour autre chose, c’est impossible. S’il tourne pour l’intérêt de la cité, cela vaut la peine. Mais si c’est pour des besoins partisans et individuels, ce n’est pas du dialogue, c’est du muusënté (ruse)’’, a déclaré le successeur de Mgr Théodore Adrien Sarr qui a pris part à la rencontre.

L’ancien évêque de Kaolack de poursuivre, d’un ton ferme : ‘’Il faudra qu’on interpelle les hommes politiques pour savoir ce qu’ils attendent et ce qu’ils veulent. Cessons ce jeu de dupes. Dans toute démocratie, il y en a qui exercent le pouvoir parce qu’ils l’ont gagné et d’autres qui s’opposent. Il y a des gens qui sont dans l’opposition qui pensent que leur projet de société est le meilleur’’. Donc, Mgr Benjamin Ndiaye demande aux politiciens d’aider le peuple. Car, il peine à comprendre comment un petit pays comme le Sénégal peut se glorifier d’avoir plus de 250 partis politiques. ‘’Où est-ce qu’on va avec cela ? Chacun veut créer sa chapelle, veut aller autour du dialogue, faire du chantage pour avoir une place. Est-ce que c’est cela le vrai dialogue ? La politique, c’est le service de la cité. Est-ce que nos politiciens sont vraiment investis du souci de l’intérêt de la cité ? Voilà le vrai enjeu. Ils sont investis pour se soucier de l’intérêt de la cité. On doit penser à diminuer les partis politiques’’, dit-il avec fermeté.

La Gambie, la crise scolaire, la laïcité…

Lors de ce point de presse, les autres questions brûlantes de l’actualité ont été abordées. A propos des tensions entre le Sénégal et la Gambie, Mgr Ndiaye appellent les deux Etats à poursuivre le dialogue déjà entamé, de manière franche et fraternelle, pour trouver une solution durable aux différents problèmes. Concernant la crise constatée dans l’éducation, il demande à tous les acteurs de se laisser guider par le sens de la responsabilité, le respect du bien commun, mais aussi de s’engager pour une sortie définitive de cette situation. Enfin, en ce qui concerne la question de la laïcité, les évêques appellent à une république laïque qui s’entend par un Etat non confessionnel, mais qui reconnaît et respecte les valeurs religieuses et qui garantit à tous ses citoyens la liberté religieuse et l’égalité des droits et des devoirs.