Grâce à un faux diplôme de Brevet de fins d’études moyennes (BFEM), A. Konaté s’était inscrit et avait réussi à l’examen des Douanes session 2013 comme agent breveté. Démasqué, il croupit en prison depuis mercredi dernier pour faux et usage de faux dans un document authentique et fraude à l’examen.
Agé de 19 ans, A. Konaté a réussi avec brio à l’examen des Douanes session 2013. Depuis le 16 décembre dernier, il est admis comme agent breveté et loge à l’école des Douanes où il suit la phase instruction militaire. Hélas, l’élève agent breveté ne pourra pas faire carrière au sein du corps des soldats de l’Économie. Motif : il s'est présenté au concours après avoir fourni un faux diplôme de Brevet de fin d’études moyennes (BFEM). La supercherie a été découverte au moment de la vérification des diplômes des candidats admissibles après les épreuves écrites.
C’est après l’admission des candidats ayant obtenu une moyenne de 12/20 que les responsables de la division Formation de l’École nationale des Douanes procèdent à l’authentification des diplômes présentés par les concernés. Et suite à une vérification faite au niveau du bureau des examens et concours, il s’est trouvé que le diplôme présenté par Konaté est un faux. Fort de ce constat, le Directeur général des Douanes dépose une plainte par le biais du Commandant Simon Sène, chef de la division Formation de l’École nationale des Douanes.
Devant les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC), l’élève agent breveté clame son innocence. A. Konaté soutient avoir décroché son BFEM en 2001 avec la mention ‘’Bien’’ au Collège d’enseignement moyen (CEM) Chérif Mouhamadoul Habib Tidjani de Pikine. Interpellé sur l’absence de son Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE), il affirme n’avoir jamais reçu le diplôme après sa réussite en 1997.
La Direction des examens et concours enfonce le prévenu
Mais les dénégations du futur ex-douanier n’ont pas résisté aux témoignages accablants de Pierre Godefroy Badiane, archiviste au Bureau des examens et concours. Dans sa déposition, l’archiviste a révélé ‘’qu’en 2011, mis à part les candidats admis des noms ‘’kilométriques’’, tous les diplômes ont été informatisés’’. Or, le diplôme de A. Konaté sensé avoir été délivré le 26 janvier 2003, était rempli à la main.
Une autre irrégularité a été aussi constatée sur la signature du diplôme du prévenu. Le document a été signé par Djodj Ndour alors que selon les précisions de l’archiviste, de 2001 à 2009, tous les diplômes ont été signés par Moussé Narou Mbengue, successeur de M. Ndour en 2009. Comme si cela ne suffisait pas, le n°00-12366 mentionné sur le diplôme de A. Konaté correspondait plutôt à celui du nommé Assane Samba admis en 2000. Le diplôme lui a été délivré à la date du 16 janvier 2001 et signé par Moussé Narou Mbengue.
Entendu comme témoin, M. Samba a indiqué que A. Konaté fréquentait simplement les abords de son établissement. Malgré ces témoignages à charges, l’élève agent breveté a persisté dans ses dénégations. Cependant au moment de la confrontation, il n’a pas été en mesure de dévoiler le nom du principal du CEM encore moins le nom d’un camarade de classe du CEM qu’il dit avoir fréquenté de 1997 à 2000.
Face aux «indices concordants», il a été déféré au parquet avant d’être placé sous mandat de dépôt pour faux et usage de faux dans un document authentique et fraude à l’examen. A. Konaté devra être jugé jeudi prochain car son procès prévu hier, a été renvoyé pour convocation de la Douane, partie civile dans cette affaire.