Les acteurs du système bancaire et ceux de la justice se sont accordés, jeudi à Dakar, à trouver, par le biais d’un cadre de concertation, des solutions sur les dysfonctionnements rendant difficile l’accès du secteur privé au financement, a constaté l’APS.
"Le contentieux bancaire a connu malheureusement un essor fulgurant, devient un enjeu économique et constitue un frein au financement de l’économie", a regretté, Alioune Camara, président de l’association des professionnels de banques et des établissements financiers (APBEF).
Il s’exprimait au cours d’un atelier de partage de l’étude sur les contentieux bancaires et les décisions de justice au Sénégal.
"Face à la diversité de positions en apparence inconciliables et les incompatibilités dans l’application de la réglementation bancaire et du droit commun, l’étude a décelé une originalité qui réside dans la recherche d’une compréhension et l’acceptation commune des problèmes causés", a souligné M. Camara estimant que cela constitue
"une condition préalable pour un début de solution".
C’est la raison pour laquelle le focus a été mis sur l’élaboration minutieuse et complète des différentes problématiques posées par les contentieux bancaires et confirmées par des données statistiques et des enquêtes auprès d’échantillons représentatifs de l’ensemble des acteurs impliqués, a-t-il soutenu.
Pour Alioune Camara, "c’est une ère nouvelle qui semble souffler pour solutionner le contentieux bancaire pour un assainissement du climat des affaires".
Abondant dans le même sens, Bienvenu Moussa Habib Ndione, directeur adjoint des Affaires civiles au ministère de la Justice, a indiqué que cet atelier est un cadre de dialogue entre les acteurs de la justice et les acteurs du système bancaire qui aide à aplanir un éventuel malentendu.
"Le but final est de continuer à mettre en place une sécurité judiciaire indispensable à l’avènement d’un climat des affaires favorable, nécessaire à la mise en œuvre efficience du Plan Sénégal émergent", a souligné M. Ndione.
Rappelant le pouvoir absolu de rendre la justice et de dire le droit que la loi confère aux magistrats et le souhait de la société de voir la justice rendue, Bienvenu Moussa Habib Ndione n’en a pas moins relevé que "souvent l’on reproche à la justice de ne pas être prévisible".
"Ce paradoxe est au cœur de malentendus réels ou supposés entre les magistrats, acteurs de la justice en général et les acteurs bancaires", a indiqué le magistrat.
Bienvenu Moussa Habib Ndione s’est, par ailleurs, demandé, "comment des décisions rendues selon des procédures et des normes souvent exotériques et qui échappent aux justiciables peuvent être expliquées".
‘’Comment une décision qui ne concerne que des cas d’espèces peut être prévisible", s’est- il interrogé.