Latif Dramani, enseignant chercheur à l’Université de Thiès (70 km au Sud de Dakar), a recommandé mercredi à Dakar la création dans les régions du Sénégal par les pouvoirs publics de guichets conseils pour une utilisation optimale des envois des migrants sénégalais.
Il présentait, lors de la 8ème édition de la journée annuelle de diffusion des comptes extérieurs du Sénégal, les résultats d'une enquête nationale sur les transferts de fonds des migrants sénégalais commanditée par la Direction de la monnaie et du crédit (DMC) du ministère sénégalais des Finances.
M. Dramani justifie sa proposition par le fait que « 55,8% des transferts des migrants sénégalais sont consacrés aux dépenses alimentaires ». L'enquête a révélé qu'en 2011, le Sénégal a reçu 936 milliards FCFA (environ 1,591 milliard de dollars) provenant des travailleurs migrants, soit 13,7% du Produit intérieur brut (PIB) et un peu plus de sept fois les flux des investissements directs étrangers.
« Il faut orienter les migrants vers des investissements porteurs ayant des effets structurants », a encore recommandé M. Dramani. A coté de cela, il est d'avis qu'il faut aussi une politique d'épargne adéquate pouvant permettre de recycler l'argent de ces migrants dans le circuit économique.
Le consultant a déploré la prédominance du canal informel dans l'envoi des fonds des travailleurs immigrés. D'où sa recommandation de continuer à réduire les coûts des transferts pour dissuader les migrants à utiliser ces circuits informels.
En tout état de cause, souligne M. Dramani, la mise en place d'un baromètre portant sur les transferts des migrants sénégalais est à promouvoir. « Ce baromètre, pour être viable, devrait être mis en œuvre avec l'appui des centres de recherches spécialisés existant sur le territoire national », a-t-il recommandé.