Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Dommages collatéraux du blocus de la transgambienne: Des voies de desserte interne pour éviter la rechute !
Publié le jeudi 19 mai 2016  |  Sud Quotidien
Un
© RFI par Getty Images
Un camion sénégalais chargé d`arachide. La traversée de la Gambie par les poids lourds sénégalais constitue un problème récurrent dans les relations entre les deux pays.




Va-t-on vers une décrispation des relations entre Dakar et Banjul au sujet des malentendus sur le transit de la transgambienne ? Tout porte à le croire, même si les effets ne sont pas si immédiats qu’on le croyait, au sortir des négociations à Dakar dimanche dernier entre les diplomates des deux Etats. A Sédhiou les populations invitent au respect de la Charte de la CEDEAO pour la libre circulation des personnes et des biens. Les dommages collatéraux sont nombreux et la crainte d’une rechute de Banjul dans ses «humeurs maladives» est réelle. D’où, selon des habitants du Sud, la nécessité de construire des voies de contournement et l’ouverture des dessertes aériennes et maritimes au nom de la souveraineté nationale.

Cela fait en effet trois mois que le transit par la Gambie est fermé au aux automobilistes des deux côtés des frontières, suite aux malentendus au sujet des droits de stationnement en territoire gambien des gros porteurs sénégalais. Les transporteurs sénégalais sollicitent depuis lors la route du contournement via la région de Tambacounda, soit environ 1000 kilomètres entre Ziguinchor et Dakar et 800 kilomètres entre Sédhiou et Dakar. Cette longue distance à parcourir a entrainé une augmentation des frais du voyage ainsi que les prix des produits de consommation courante. Du côté de la Gambie aussi, les conséquences sont sans appel, avec à la clé le coût cher de la vie au quotidien.

Pour nombre de citoyens interrogés à Sédhiou, ce climat délétère est indigne du bon voisinage conformément à la Charte de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui recommande la libre circulation des personnes et des biens. «Le Sénégal et la Gambie ont des relations de parenté qui datent de très longtemps. C’est l’histoire des hommes et maîtres de la colonisation qui ont disloqué nos organisations et valeurs de commune envie de vivre ensemble. Et, au nom de l’idéologie du panafricanisme, appuyé par la Charte de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, il n’est pas admissible que ces deux pays en arrivent à fermer leurs frontières», a indiqué Nouha Coly, journaliste et membre de l’Observatoire de la société civile de Sédhiou.

A sa suite, d’autres citoyens de divers secteurs d’activités ont soutenu des arguments similaires, non sans relever que «ça en est de trop, ces fermetures et réouvertures des frontières. Même si la Gambie s’engage à revoir ses tarifs de 400.000F Cfa à 4.000 F Cfa pour la traversée de poids lourds au bac, il est sûr qu’elle reviendra là-dessus à la moindre occasion. Autant trouver une solution durable à nous et au sein de notre Etat, le Sénégal».

LES HUMEURS D’UN ETAT EN PROIE AUX MUTATIONS

A Sédhiou, comme dans beaucoup d’autres collectivités, nombreux sont ceux qui estiment que le Sénégal doit se doter d’un réseau routier et ferroviaire assez moderne pour assurer la mobilité à ses citoyens, au nom de la souveraineté nationale. «Au nom de la souveraineté nationale et du respect du aux populations, il est grand temps que le Sénégal construise des autoroutes pour desservir efficacement les régions du Sud. 56 ans depuis que nous sommes indépendants mais, jusqu’ici, la Casamance ignore encore ce que c’est une autoroute. Alors que c’est elle qui approvisionne le reste du pays en fruits et légumes et dispose d’autres potentialités non négligeables. Il n’y a pas un seul centimètre de chemin de fer, l’accès à la mer n’est pas facile pour tous à l’exception des Ziguinchorois. Il en est de même pour la desserte aérienne».

Le pont sur Farafenni est aussi une alternative, dit-on, mais qui reste suspendue aux humeurs du «tout puissant homme fort» de Banjul. A l’arrivée donc et suite à d’autres accords signés dans ce sens, il presse enfin qu’une solution durable soit trouvée, à la grande satisfaction des nationaux des deux pays frères.

Pour nombre d’observateurs nationaux et internationaux, le président Yahya Jammeh se débat entre le marteau des conséquences du blocus de la transgambienne, économiquement préjudiciables, et l’enclume d’une volonté manifeste de son peuple d’instaurer des changements démocratiques en perspective du scrutin présidentiel de décembre 2016. Ne cherche-t-il pas alors à «gérer» cette période pré-électorale pour limiter les fronts contre lui avant de rebondir sur la fermeture unilatérale des frontières une fois reconduit à la tête de l’Etat ? Ceci étant, il ne ferait que ce que bon lui semblerai sans se soucier naturellement de toute propension de réélection.
Commentaires