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Moustapha Niasse : "Les propositions de la CNRI correspondant aux urgences seront retenues"
Publié le samedi 1 mars 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise


Le
© aDakar.com par DF
Le président de l`Assemblée nationale reçoit son homologue du Bénin
Le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Mathurin Coffi Nago, arrivé vendredi dernier à Dakar, pour une visite de travail de cinq jours, a rencontré son homologue du Sénégal, Moustapha Niasse pour une séance de travail. Photo: Moustapha Niass, président de l`Assemblée du Sénégal


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La démocratie sénégalaise a besoin de renforcer ses piliers mais le chef de l’Etat, Macky Sall, n’est appelé à retenir des propositions de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) que les points "correspondant aux urgences nationales", déclare le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse.

"Le travail qui vient d’être accompli par la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), sous la conduite du président Amadou Makhtar Mbow, est l’une des plus récentes illustrations de création des bases les plus convenables, pour l’organisation et le fonctionnement d’une communauté africaine", soutient-t-il dans une contribution intitulée "Soutenir le Sénégal émergent, une révolution pacifique, économique, sociale et culturelle".

"Cette initiative historique (la CNRI et son mandat, NDLR) est le mérite du chef de l’Etat sénégalais (...) qui vient de recevoir le rapport de cette Commission contenant de multiples propositions et un projet de Constitution, fruit d’un travail mené pendant plusieurs mois", écrit le président de l’Assemblée nationale.

"Il ne s’agit, il faut le rappeler, que de propositions. Le chef de l’Etat, qui définit la politique de la nation, conformément à l’esprit et à la lettre de la Constitution, Loi fondamentale de notre pays, après avoir pris connaissance de ces propositions, verra celles qui, correspondant aux urgences nationales, seront retenues et programmées en vue de leur application pratique, dans le cadre du train de réformes qui sera le soubassement du Sénégal émergent", écrit encore Moustapha Niasse.

"D’autres seront programmés dans le futur. D’autres, enfin, attendront d’autres temps", selon le président de l’Assemblée nationale, soulignant que la démocratie sénégalaise "a atteint une maturité reconnue comme telle aussi bien à l’intérieur de nos frontières qu’au-delà".

"C’est là un réel motif de satisfaction, mais aussi et surtout, un défi moral et politique que nous devons relever, en continuant à renforcer les piliers du système, à favoriser des pratiques saines et responsables, dans la liberté de tous et de chacun", fait-il observer.

"Bref, ajoute M. Niasse, nous devons avoir la claire conscience que la démocratie est une création continue, une œuvre jamais achevée qui vaut cependant tous les efforts, tous les sacrifices consentis pour en arriver là où nous sommes, respectés et cités en référence non seulement en Afrique, mais dans le monde entier".

"Notre pays aspire à l’excellence dans tous les domaines et a fait la preuve que la démocratie a fait des bonds de géants en Afrique, malgré les insuffisances qu’on peut noter çà et là. C’est l’essence même de la démocratie que de progresser, de conquérir de nouveaux espaces de liberté et d’épanouissement individuel et collectif", argumente le président de l’Assemblée nationale.

"Il n’y a cependant pas de liberté authentique sans responsabilité, et cela est valable pour tous les acteurs de la vie nationale. Plus le rôle que l’on joue est sensible, important, voire majeur, plus l’exigence de responsabilité doit être élevée", fait-il valoir.

La Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), présidée par l’ancien directeur général sénégalais de l’UNESCO, Amadou Makhtar Mbow, a récemment déposé son rapport auprès du président de la République.

La CNRI fait valoir que ce travail est conforme à son mandat, consistant à produire des propositions dont l’application favoriserait "des institutions démocratiques, indépendantes et inclusives pour les populations".

Elle n’a toutefois pu empêcher un débat nourri autour de certaines de ses propositions dont la plus contestée concerne l’incompatibilité des fonctions de chef d’Etat et de chef de parti politique. Une autre proposition ayant également fait débat, vise à interdire au député de diriger une mairie.

Suivant une autre des propositions du rapport de la CNRI, composée de personnalités indépendantes, les agents publics ne doivent ni accepter ni solliciter, directement ou indirectement, au Sénégal ou à l’étranger, aucun don, cadeau ou libéralité, dans l’exercice de leurs fonctions.

De manière générale, certaines critiques du travail de la CNRI déplorent que ses membres en ont fait plus qu’il ne leur a été demandé en produisant un avant-projet de Constitution à la place de simples propositions de réformes institutionnelles à soumettre au chef de l’Etat pour améliorer la gouvernance politique.

De la Chine où il se trouvait pour une visite d’Etat, le président de la République avait réagi à ce débat, en affirmant, selon des quotidiens, qu’il ne compte appliquer que ce qu’il juge bon dans les recommandations faites par la commission.

"Je ne cèderai pas à la pression", déclarait le chef de l’Etat. Macky Sall avait indiqué prendre le temps nécessaire pour examiner ce rapport et décider de ce qui sera au final retenu, n’étant soumis à "aucun délai ni aucune contrainte".

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