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Blocus de la transgambienne: Comment Jammeh a failli faire capoter les discussions de Dakar
Publié le mercredi 18 mai 2016  |  Enquête Plus
Ouverture
© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d`Etat
Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert, vendredi, dans la capitale politique et administrative de la Côte d`Ivoire, Yamoussoukro en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo: Yaya Djammeh, président de la République du Gambie




Pendant que sa ministre des Affaires Etrangères, en compagnie de ses collègues du Commerce et du Transport, discutaient ce dimanche à Dakar avec leurs homologues sénégalais pour obtenir la levée du blocus imposée par les syndicats de transports routiers du Sénégal, le Président Yahya Jammeh continuait de clamer haut et fort que si cela ne tenait qu'à lui, le blocus pourrait continuer. "Ils (les dirigeants du Sénégal) ont fermé la frontière, je ne vais pas négocier avec eux, parce que ce n'est pas la première fois qu'ils le font", affirme Jammeh qui explique sa nouvelle position sur les conseils de son homologue guinéen venu ‘’l’encourager’’ à faire la paix avec le Sénégal.

"Le Président Condé est un grand frère qui m'a parlé régulièrement depuis le début de ce problème. Il m'a dit : écoute, il faut que tu sauves les gens qui souffrent ; ils souffrent plus au Sénégal qu'en Gambie. J'ai dit non, je n'irai jamais négocier parce qu'ils ont fermé leurs frontières, pas moi. Si les gens souffrent au Sénégal, ils doivent blâmer leur gouvernement et pas moi. Mais je suis un panafricain et je n'aime pas voir des Africains souffrir. C'est pourquoi j'ai accepté de lâcher du lest pour discuter et mettre fin aux souffrances des populations", explique Yahya Jammeh.

Mais le Président gambien s'est voulu très clair à propos de son changement de cap. "Je n'accepte pas de discuter par faiblesse, je discute pour ma dignité et parce que je suis un musulman, puisque le Bon Dieu pardonne à ceux qui sont humbles. Mais je ne l'aurais pas accepté puisque c'est la huitième fois que le Sénégal ferme les frontières quand il le veut et les ouvre quand il le désire."

Jammeh en rajoute une couche pour expliquer pourquoi il aurait pu camper sur sa position. "Quand j'ai augmenté le tarif de la traversée, c'était pour rendre la pareille au Sénégal qui fait payer le même prix aux transporteurs gambiens. Nous avons alerté les autorités du Sénégal pour leur faire savoir que leurs douaniers prennent autant d'argent que nous avons augmenté lors de la dernière tarification. Ils nous ont dit qu'ils ne sont pas au courant. Donc la Gambie n'a rien fait. Et moi je suis un faiseur de paix en Afrique donc, quand les gens disent que j'ai un différend avec un autre pays, ce n'est pas vrai. Je me suis simplement tu.

Le président gambien termine en évoquant une nouvelle fois la "discrimination" que le Sénégal exercerait sur les Gambiens : "Il y a plus de 950 000 Sénégalais en Gambie alors qu'il y a à peine 5 000 gambiens au Sénégal. Ils sont partout dans les marchés et dans les ateliers. Mais allez au marché Sandaga, vous n'y trouverez aucun Gambien", affirme l’homme fort de Banjul.
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