Comme beaucoup de festivaliers et habitués du Festival de jazz de Saint-Louis, le Secrétaire général du Sympics Khaliloullah Ndiaye est convaincu que si l’organisation ne prend pas de mesures idoines, l’évènement risque de mourir de sa belle mort. Fustigeant l’absence des autorités, Khaliloullah Ndiaye a relevé que ce n’est pas normal qu’un évènement qui en est à sa 24e édition, doublé d’une si grande portée sociale, économique et culturelle, puisse être zappé par les autorités. M. Ndiaye qui demande que les organisateurs puissent ouvrir les portes afin que d’autres compétences apportent leur contribution à l’organisation du Saint-Louis jazz, croit savoir que si l’édition 2016 a autant de problèmes et de difficultés, ce n’est nullement dû à la presse que certains membres de l’organisation accusent d’avoir trop vite agité la question sécuritaire au lendemain de l’arrêté préfectoral interdisant la manifestation.
Pour Khalil Ndiaye, le vrai problème date de loin et il faudra repenser le festival et mettre les autorités devant leurs responsabilités, car «il s’agit d’un évènement porteur et qui s’inscrit dans le développement du pays». Le journaliste Aboubacar Demba Cissokho de l’Agence de presse sénégalaise est du même avis. Il mentionne que «c’est trop facile de jeter la pierre aux journalistes...». «L’erreur du départ pour l’organisation de ce festival, ce n’est pas les publications des journalistes, mais l’interdiction de départ signé par le préfet. La biennale a eu lieu à Dakar. Il y a eu la sécurité. Et je ne suis pas certain qu’on ait demandé des sous à la biennale pour la sécurité. L’Etat doit assumer ses responsabilités face à des évènements de si grande portée…», a-t-il dit en réaction à certains membres de l’organisation qui affirment que les journalistes ont mal fait de communiquer sur les questions sécuritaires.
Alex Tendeng de l’organisation du Saint-Louis jazz a, lui, aussi rappelé que «ce festival est devenu une institution. Son organisation classe Saint-Louis comme une des meilleures destinations au monde à visiter. C’est un évènement qui apporte une valeur ajoutée sur les plans culturel, économique, social et touristique». M. Tendeng a réfuté l’idée selon laquelle le Saint-Louis jazz pourrait mourir. Pour lui, «tant qu’il y aura des Saint-louisiens, le festival vivra». Voire, rétorquent certains, parmi les observateurs les plus avertis : «Encore faudrait-il que les populations soient mieux sensibilisées pour s’impliquer dans l’organisation du Saint-Louis-jazz», ajoutent ces derniers.