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Sud Quotidien N° 6253 du 1/3/2014

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Non à la violence à l’école:Unanimes, les acteurs s’insurgent
Publié le samedi 1 mars 2014   |  Sud Quotidien


élève
© Autre presse par DR
élève dans une école primaire de la ville de Dahra


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Stop ! C’est le mot qui revient dans toutes les langues des différents acteurs du système éducatif. Après l’agression dont a été victime un professeur au lycée Oumar Foutyou Tall de Saint Louis, élèves, parents et professeurs, sont très en colère face au regain de violences dans les écoles. Et tous demandent haut et fort que les autorités mettent un terme à ce phénomène avant qu’il ne soit trop tard.

La recrudescence de la violence dans les établissements scolaires au Sénégal est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur. L’élève qui a poignardé cette semaine son professeur au lycée Oumar Foutyou Tall de Saint-Louis vient de le confirmer.

Même si le constat est unanime, les causes par contre divisent élèves, professeurs et parents d’élèves. Un tour effectué dans des certains établissements scolaires de Dakar et la rencontre avec quelques parents d’élèves hier vendredi, ont permis de faire ressortir la grande préoccupation des uns et des autres par rapport au mauvais comportement de certains élèves et son impact sur leur cursus scolaire.

Sous le couvert de l’anonymat ce professeur rencontré devant un établissement scolaire de Dakar indexe du doigt la conduite de certains professeurs qui sympathisent sans mesure avec leurs élèves. Selon lui, « s’il est nécessaire de nouer des liens affectifs avec les élèves, néanmoins il faut veiller à ce qu’ils comprennent que c’est strictement dans un cadre professionnel.

Son constat est que la manière de se tenir de certains élèves avec leurs professeurs peut faire naitre une confusion dans la tête de ces derniers car ils ne sont pas encore assez matures pour faire la distinction entre une relation purement affective et une relation d’amour. Cette confusion peut avoir une influence sur une jeune fille qui se croira tout permis car ayant dans sa tête l’idée que son professeur éprouve un sentiment d’amour pour elle et par la même occasion ses camarades garçons peuvent se sentir frustrés. Le professeur qui n’a pas remarqué ce climat, continue à faire comme si de rien n’était ».

Au lycée Seydou Nourou Tall (ex-lycée Application) de Dakar, Monsieur Ndégué Ngom, professeur d’Histoire et de Géographie pense que la responsabilité de cette situation est partagée aussi bien par les élèves, les professeurs, les parents d’élèves que les autorités étatiques. Parlant de ces derniers, Monsieur Ngom estime : «Au même titre que le développement, l’école se pense. Les autorités étatiques doivent penser à mieux élaborer des mécanismes qui permettront de mieux former les professeurs mais aussi d’avoir une vision pour le long terme pour l’ensemble du secteur, car investir dans l’élève d’aujourd’hui, c’est investir pour le développement de demain ».

Les professeurs qui ont leur partition à jouer ont une grande responsabilité dans cette situation parce que le constat fait est que le métier d’enseignant est choisi non par vocation, mais pour ce qu’il appelle, «le deuxième choix »
Tout comme les professeurs et les autorités étatiques, il met en cause certains parents d’élèves qui n’exercent pas le contrôle nécessaire sur l’élève.

Selon lui, le parent est le premier professeur. S’il exerce un contrôle strict sur l’enfant, sa conduite s’en ressentira à l’école.
L’élève aussi doit avoir un certain comportement vis-à-vis de son professeur. Il lui doit du respect et de la considération comme le parent qu’il a laissé à la maison. C’est un peu le rôle qu’il est chargé de jouer au sein de l’établissement scolaire.

Mais si les élèves sont d’avis que la violence est à bannir dans les établissements, leurs causes sont certes dues à leur comportement mais aussi à celui des professeurs qui, selon cet élève, exercent une « tyrannie dans les salles de classe ».

Moustapha Ibra Ndiaye, élève au lycée Seydou Nourou Tall est d’avis que la majeure partie des causes de cette violence vient de l’élève, le manque de compréhension entre élèves et professeurs n’est pas aussi un facteur à négliger, car dit-il : « instaurer une harmonie entre élèves et professeurs peut influer aussi bien sur les comportements que sur les sanctions qu’encourent l’élève qui va de la convocation de ses parents à son exclusion temporaire ou même définitive de l’établissement scolaire ».

Madame Oulimata Badji, parent d’élève est d’avis que la principale cause de cette violence est le manque de contrôle des parents sur leur progéniture.

Des élèves du lycée Maurice Delafosse trouvent qu’il est intolérable que des élèves se défoulent sur leurs professeurs mais que ces derniers aussi ont une part de responsabilité dans cet état de fait car ils manquent de tolérance vis-à-vis d’eux.

Cette agression commise sur ce professeur du lycée Oumar Foutiyou Tall de Saint-Louis a eu pour effet de faire prendre conscience aux différents acteurs de l’éducation de la situation dans laquelle se trouvent les établissements scolaires au Sénégal. Ils gagneraient ainsi à se mettre autour d’une table pour réfléchir ensemble sur les moyens à doter l’Ecole sénégalaise pour qu’elle retrouve son lustre d’antan.

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