Après le blocus de la frontière sénégambienne, le pays de Yahya Jammeh avait sollicité une rencontre avec les autorités sénégalaises. Une réunion qui tarde à avoir lieu. Et, selon le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, le retard est dû au refus de la Gambie de tenir des négociations en terre sénégalaise, comme convenu antérieurement par les deux parties. Mankeur Ndiaye s’est exprimé hier, jeudi 13 mars, en marge de la 36ème session du Conseil de médiation et de sécurité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Ce n’est pas demain que le Sénégal et la Gambie vont se retrouver pour discuter des modalités de la réouverture de la frontière. Et pour cause, les négociations sont au point mort. Le refus du pays de Yahya Jammeh de tenir la réunion sur les négociations à Dakar, comme précédemment arrêté par Banjul et Dakar, est passé par là. L’information est du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, qui a présidé hier, jeudi 12 mai, l’ouverture de la 36ème session du Conseil de médiation et de sécurité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
«Nous avions accepté l’offre gambienne de tenir une réunion de consultation à Dakar, les 31 mars et 1er avril. Et la veille, la Gambie a souhaité le report de la rencontre ultérieurement, chose que nous avions acceptée. La Gambie nous a proposé vers la fin du mois d’avril, les 5 et 6 de ce mois (mai, ndlr). Mais, que cette fois, le lieu de la rencontre sera à Banjul. Nous avions estimé qu’il était convenu que la rencontre se tienne à Dakar. Donc, nous maintenons cette proposition d’accueillir la délégation gambienne ici à Dakar. Pendant ce temps, la Gambie exige que la rencontre se tienne à Banjul. Donc nous ne sommes pas tombés d’accord sur le lieu des échanges. Et, depuis lors, nous en sommes à ce stade», a-t-il dit.
Pour le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, la tenue de la rencontre à Dakar relève du respect de l’engagement pris par les deux Etats. Il soutient, dans ce sens: «l’engagement était de tenir la réunion à Dakar. Je rappelle que nous avons marqué notre accord sur toutes les propositions gambiennes. Sur l’ordre du jour proposé par la Gambie, le Sénégal a été sans objection. Sur les dates du 31 mars et 1er avril, notre pays a aussi été favorable à la demande de la Gambie», note Mankeur Ndiaye.
Toutefois, précise le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, le Sénégal est prêt à poursuivre les négociations avec la Gambie. «Nous poursuivrons les négociations pour trouver la meilleure solution aux problèmes survenus depuis quelques mois à la frontière. Je l’ai toujours rappelé, nous menons une diplomatie de paix et de bon voisinage», assure-t-il.
Pour rappel, depuis plus de deux mois, précisément à partir du 15 février, date du blocus de la frontière à Karang par des transporteurs sénégalais, l’axe Dakar-Banjul est dans une paralysie totale. Un blocage qui est né de la décision du président gambien, Yahya Jammeh, d’augmenter le droit de stationnement pour les gros porteurs sénégalais sur le sol gambien de 3000 F Cfa et 4000 F Cfa pour le ciment et le fer, la tonne à 400.000 F Cfa. Ce, quelque soit le produit et le tonnage.
76EME CONSEIL DES MINISTRES DE LA CEDEAO : Jammeh dépêche trois ministres à Dakar
Pour les besoins de la 76ème session du Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) qui s’ouvre ce jour, vendre 13 mai au King Fahd Palace, Yahya Jammeh a dépêché trois de ses ministres à Dakar. Il s’agit du ministre des Affaires étrangères, celui de l’Intérieur et son ministre de l’Economie. Cette forte présence ministérielle est saluée par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Mankeur Ndiaye, qui a présidé hier la 36ème session du Conseil de médiation et de sécurité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), espère que cette forte présence gambienne marquera un dégel dans la crise entre les deux pays.
BLOCUS DE LA FRONTIERE SENEGAMBIENNE TENSION POLITIQUE EN GAMBIE : La Cedeao préoccupée
Deux incidents majeurs font l’objet d’un suivi attentif en Sénégambie. L’un concerne la fermeture de la frontière entre le Sénégal et la Gambie depuis février dernier. Cette remarque est du président de la Commission de la Cedeao, Marcel Alain de Souza. Hier, jeudi 12 mai, à l’ouverture de la 36ème session du Conseil de médiation et de sécurité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), il a regretté les conséquences négatives de ce blocus.
S’agissant toujours du pays de Yahya Jammeh, la Cedeao reste préoccupée par la tension politique en cette vielle d’élection présidentielle. A cause de cette atmosphère tendue, Marcel Alain de Souza appelle les Gambiens au dialogue. Selon le président de la Commission de la Cedeao, le mécontentement au pays de Jammeh est lié à la hausse de la caution présidentielle qui passe de 10.000 à 500.000 dalasi.
L’opposition gambienne souhaite aussi le jugement des personnes arrêtées lors des manifestations des 14 et 15 avril dernier. Par ailleurs, le président de la Commission de la Cedeao indique aussi que le principal parti de l’opposition en Gambie exige l’accalmie de la tension politique avant de s’engager dans les joutes électorales.