Le leader du parti Patriote du Sénégal pour l’Ethique, le Travail et la Fraternité (PASTEF) repose le débat sur les remises gracieuses, les fraudes et les évasions fiscales. Invité des ‘’Samedis de l’économie’’ de la Fondation Rosa Luxembourg, Ousmane Sonko révèle que les entreprises, surtout celles étrangères, paient très peu d’impôts.
Les entreprises, surtout celles étrangères, paient très peu d’impôts. La révélation a été faite, samedi dernier, par le leader du parti Patriote du Sénégal pour l’Ethique, le Travail et la Fraternité (PASTEF). Ousmane Sonko animait la conférence des ‘’Samedis de l’économie’’ de la Fondation Rosa Luxembourg sur le thème : ‘’Financement des politiques publiques et redistributions : qui paie la fiscalité ?’’. Pourtant, ces entreprises devraient être les plus grands contributeurs.
Malheureusement, elles passent entre les filets pour échapper à la vigilance de l’administration fiscale. D’après M. Sonko, ces sociétés profitent ‘’des fraudes et évasions fiscales’’, des ‘’remises gracieuses et amnisties fiscales’’, les ‘’immunités au contrôle fiscal’’ pour ne pas payer d’impôts. ‘’Plus une entreprise est grosse, plus elle fraude. 8 milliards est le prix qu’a payé le Sénégal sur les fraudes fiscales. L’Etat ne sanctionne pas les abus fiscaux mais il les prime’’, dénonce le président de PASTEF. Les autorités avancent souvent le prétexte qu’elles veulent ‘’attirer les investisseurs’’ pour accorder des exonérations fiscales à la pelle à ces entreprises qui, par le jeu de fraudes, ne paient qu’une fraction de l’impôt sur le bénéfice réalisé au Sénégal’’, déplore-t-il.
Paradoxalement, l’Etat se rabat sur les petits contributeurs, les travailleurs et les citoyens, qui supportent plus de la moitié des recettes fiscales. Pourtant, c’est grâce aux impôts, informe Ousmane Sonko, que l’Etat peut intervenir dans différents domaines et régler les problèmes des citoyens. La politique fiscale fait partie des principaux instruments que les Etats utilisent pour mobiliser des ressources budgétaires destinées à financer les dépenses publiques, renseigne-t-il.
Elle est également un outil de politique économique à travers les exonérations et diverses incitations accordées pour attirer des investisseurs. Face à ces manquements notés dans la mobilisation des impôts, M. Sonko n’a pas manqué de tirer sur ses camarades de l’administration fiscale. ‘’Nous avons une administration fiscale qui n’est pas performante. La fiscalité de notre pays comporte beaucoup d’injustices et d’inégalité. Par exemple, il y a une mauvaise répartition de la charge fiscale entre le capital et le travail. De même, le système contient des niches fiscales légalisées, comme les exonérations et les dépenses fiscales, fustige-t-il.