L’ambassadeur de la France au Sénégal, Jean Félix-Paganon, a bouclé mardi une tournée dans la région de Tambacounda (est), durant laquelle il a participé à l’inauguration ou au lancement de plusieurs infrastructures scolaires, hydrauliques et sanitaires financées par son pays.
Il s’agit d’écoles, de postes de santé et de forages bénéficiant du financement du Programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (PAISD).
Ce programme lancé par la France dans le cadre de sa politique de "co-développement", consiste à améliorer les conditions de vie dans les zones de départ des migrants établis dans son territoire.
Les associations de migrants originaires de la région participent au financement de ces infrastructures en construction ou déjà construites, dont le portefeuille est actuellement de 624.835.018 francs CFA, selon un document de l’ambassade de France au Sénégal.
A l’occasion du 10e anniversaire du PAISD, qui coïncide presque avec la fin de mission du diplomate français au Sénégal, Jean Félix-Paganon a visité le Boundou, une partie de la région de Tambacounda, où il a inauguré des infrastructures et a lancé des travaux de construction de forages, d’écoles et de structures de santé, en présence des autorités administratives de la région.
M. Paganon a entamé sa tournée d’adieu, dimanche, par la pose de la première pierre du lycée de Goudiry, d’un coût de 146,9 millions de francs CFA, dont 88,1 millions fournis par l’association Agir pour le développement de Goudiry, qui réunit des migrants du Boundou et des partenaires, dont le conseil départemental de la localité.
Lundi, la délégation accompagnant M. Félix-Paganon a assisté au lancement des travaux du forage de Lélékone, dans la commune de Koussan.
Cet ouvrage hydraulique va 126 millions de francs CFA, dont 42,3 millions fournis par l’Association des ressortissants de Lélékone en France.
En plus du village où il sera construit, le forage va approvisionner en eau cinq autres localités du Boundou, où l’eau potable est une denrée rare et la nappe phréatique très profonde.
A Ouro Himadou, un village situé dans le département de Bakel, où se pratiquent l’élevage et l’agriculture, la délégation a visité des travaux d’adduction d’eau, d’un coût de 23,6 millions de francs CFA, dont sept millions apportés par des expatriés de la localité.
L’ambassadeur de France au Sénégal et sa délégation ont aussi visité le chantier d’un collège, dont les travaux vont coûter 86 millions de francs CFA. Ce budget est réuni par l’Association des ressortissants de Ouro Himadou en France (16 millions), le PAISD (60,5 millions) et la région Ile-de-France (6,5 millions).
Mardi, dernière journée de sa visite dans le Boundou, de Jean Félix-Paganon a visité un forage et un poste de santé, à Koudy et Boynguel Bamba.
Deux infrastructures identiques ont été aussi visitées dans la commune de Toumbounguel. Le forage de Toumbounguel a coûté 127,3 millions de francs CFA. Les ressortissants de cette commune et des partenaires en France ont fourni 38,4 millions du budget.
Des travaux d’extension de l’école élémentaire du village (mur de clôture) ont aussi été financés par le PAISD.
Jean Félix-Paganon s’est dit "impressionné" par la volonté de la diaspora du Boundou à développer son terroir. Il a salué aussi l’"abnégation" du personnel de santé et les agents techniques des ouvrages hydrauliques de la zone.
"Ces gens sont déterminés à créer les conditions de l’émergence" de leur terroir, a dit M. Paganon, ajoutant que "l’émergence est le moment où est enclenché un niveau d’activités économiques régulières, de manière à entraîner un changement de nature, tant au plan social qu’économique".
De même, a-t-il souligné, cette "volonté d’avancer" des élus locaux du Boundou. "C’est frappant de voir que les communautés croient à l’éducation", a poursuivi l’ambassadeur de la France au Sénégal.
La délégation a loué le "dynamisme" des ressortissants de Toumbounguel vivant à l’étranger.
Le préfet de Goudiry, Ibra Fall, a salué "l’esprit de solidarité" qui anime ces migrants. "Vous avez donné la preuve que vous savez faire autre chose que construire des villas, acheter des troupeaux et [épouser] des femmes", a-t-il lancé aux représentants des émigrés de Toumbounguel.
"Le migrant est perçu, dans l’imaginaire sénégalais, comme quelqu’un qui ne travaille que pour sa famille", a expliqué M. Fall, ajoutant que ceux de ce village "ont montré qu’ils savaient mettre la main à la pâte pour faire bouger les choses".
Il les a invités à continuer sur cette lancée, aux côtés des partenaires, pour le développement de leur terroir. "Le département de Goudiry a toujours souffert de l’absence de partenaires au développement", a signalé son préfet.
Il salue l’intervention du PAISD dans la zone et a exhorté les populations à veiller à la maintenance et à l’entretien des infrastructures financées par ce programme.
Mercredi, l’ambassadeur de la France au Sénégal devrait visiter la société Niokolo Transport, créée par des ressortissants de Kédougou (est) vivant en France.