Le ministre du travail, du dialogue social, des organisations professionnelles et des relations avec les institutions, Mansour Sy a procédé hier, mardi 10 mai au partage et à la validation du rapport diagnostic de la lettre de politique de développement du secteur travail et de la protection sociale. Une rencontre tripartite entre les travailleurs, le patronat et l’Etat.
Le secteur du travail n’échappe pas aux fortes mutations qui affectent la société et l’économie tant au plan national qu’international. Au Sénégal, comme en attestent plusieurs indicateurs socio-économiques rapportés entre 2011 et 2015, la crise de l’emploi a fini d’installer une partie considérable de la population dans la précarité.
Ainsi, dans le rapport diagnostic du secteur du travail et de la protection sociale présenté hier, mardi 10 mai aux parties prenantes par le ministre du travail, Mansour Sy, il a été relevé, que le taux de pauvreté nationale est estimé à 46,7%, le taux de pauvreté urbaine à 33,1%, le taux de chômage à 13%, la population féminine à 50,1% et le faible taux d’emploi salarié 28,6% en 2015 selon (Enes).
Nonobstant la complexité et la segmentation du marché du travail, la source déclare qu’on observe une augmentation du nombre d’emplois décents créés en 2014 avec 53 820 contrats de travail enregistrés. 600 milliards de F Cfa ont été versés au titre des salaires dans le secteur non agrile avec une prédominance des acteurs de l’économie informelle qui emploient 2 216 717 travailleurs, soit 48,8% de la population active.
Pour le ministre Mansour Sy, ledit rapport va faire l’objet de partage et de validation afin de trouver des solutions pour rendre plus vivant ce secteur, car le travail et la protection sociale qui sont deux piliers déterminent pour assurer l’instauration d’une croissance forte et inclusive arrimés à la réalisation des objectifs de développement durable, ont retenu l’attention des pouvoirs publics dans l’élaboration des stratégies nationales pour lutter contre la précarité et la vulnérabilité des couches défavorisées.
«Cette phase est très importante pour le département car, elle décrit un moment fort du processus engagé pour doter le secteur travail et protection d’un document d’orientation stratégique. Ledit rapport, retrace ainsi l’état des lieux de ce secteur en faisant notamment le point sur ses forces et faiblesses ainsi que ses opportunités et menaces», a-t-il déclaré.
En attendant l’entrée en vigueur de la lettre
Pour le ministre du travail, Mansour Sy, le Sénégal est en train de travailler pour que les citoyens puissent avoir un travail décent. En attendant la mise en œuvre de cette lettre, le ministre a noté que plusieurs efforts ont été consentis par le gouvernement du Sénégal à travers la baisse de la fiscalité, le plafonnement des denrées de première nécessité, la protection sociale à travers la couverture maladie universelle entre autres.
De l’avis de M. Sy, certes le diagnostic a révélé des faiblesses par rapport au système mis en place, mais ce document devrait permettre de les corriger et de renforcer les acquis. «Le travail décent constitue une des meilleures voies à emprunter pour réaliser à l’inclusion sociale qui devra s’adosser sur un système de protection sociale qui aura pour effet de réduire la vulnérabilité des acteurs économiques et de contribuer à préserver à la cohésion sociale dans le cadre d’un climat social apaisé», a renchéri Mansour Sy.
Les représentants des travailleurs, notamment Alioune Dieng a salué l’initiative, mais surtout la démarche du gouvernement qui a opté pour l’inclusion et la participation de tous les acteurs pour atteindre ces objectifs.
Toutefois, M. Dieng a demandé au ministre de les doter de plus de moyens financiers afin qu’ils puissent régler les problèmes auxquels, ils sont confrontés. Idem pour le représentant du patronat, Alpha Mamadou Gaye qui a estimé que le rapport contient un maximum d’éléments qui permettront de le valider.
PROMOTION D’UN CLIMAT APAISE : Le ministre appelle au sens de responsabilité de chaque partie
Le ministre du travail, Mansour Sy a appelé le monde du travail a investi les instances de dialogue pour un climat apaisé. Aux instituteurs, il demande tout simplement de retourner dans les classes. Il s’inscrit ainsi sur la lignée du Chef de l’Etat qui a appelé le patronat à y siéger afin de prévenir les conflits. Pour Mansour Sy, le diagnostic a révélé beaucoup d’acquis qui ont été reconnus d’ailleurs par les syndicalistes le jour du dépôt des cahiers de doléances le 1er mai.
Pour preuves, il a cité le traitement de ces cahiers de doléances des centrales syndicales par le gouvernement et les employeurs, la revalorisation de la prime de transport qui est passé de 16 500 à 20 800 F Cfa depuis le 1er mai 2016, du plafond des cotisations syndicales de 500 à 1000 F Cfa depuis novembre 2015 et tant d’autres questions portant sur la promotion du travail décent et l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs comme le plafonnement des denrées de première nécessité, la baisse de la fiscalité et des loyers. Pour le ministre Sy, tous ces efforts sont «un gage pour montrer que le gouvernement est sur la voie pour la promotion du travail décent». Revenant sur les revendications des enseignants, il a estimé que le grand problème reste pécuniaire.
A cet effet, il soutient que 24 milliards ont été dégagés pour payer les soldes de 10 000 enseignants pour cette année. «Pour le principe de la continuité d’un Etat, nous avons endossé de régler les accords signés par notre prédécesseur. Certains accords ont été signés sur des bases politiques, nous appelons chaque partie à plus de responsabilité pour dépasser cette situation», a-t-il martelé.