L’ancien Premier ministre va lancer son parti politique samedi prochain. Abdoul Mbaye entend participer aux Législatives et faire face à Macky Sall.
«C’est officiel !» C’est l’exclamation de Seneplus.com qui affirme que Abdoul Mbaye va annoncer la création de son parti politique samedi prochain, lors d’une conférence de presse. Le site précise même le lieu (un hôtel de la place), soulignant que l’ancien Premier ministre a «passé un accord de prise de main d’un petit parti politique qui a déjà une existence légale». Le prédécesseur de Mimi Touré à la Primature entend se positionner «dans l’opposition». Donc contre Macky Sall. C’est parti pour un duel sans merci de ce qui fut un duo d’avril 2012 à septembre 2013. Il se dit que Abdoul Mbaye va se peser aux Législatives de 2017 en présentant sa liste, avant de faire face au leader de l’Alliance pour la République en 2019.
Cette ligne d’un opposant prêt à affronter son ancien patron était déjà dans sa déclaration sur le référendum intitulée «Mes raisons de voter Non». Le premier chef de gouvernement sous la deuxième alternance y dénonçait la décision de Macky Sall de faire sept au lieu de cinq ans. Abdoul Mbaye se demandait «pourquoi avoir attendu quatre années pour tenter de tenir laborieusement une promesse électorale devenue engagement présidentiel martelé urbi et orbi» et qualifiait la date du scrutin de «précipitation soudaine et injustifiée». Pour lui, «la route vers des réformes sérieuses et plus complètes» de la Constitution du Sénégal «passe par un Non à la proposition» du Président Sall. Au lendemain de la large victoire du «Oui» (62,64% contre 37,36%, selon les résultats officiels), il concède la défaite du «Non», mais constate que «le ‘’Non’’ est resté très fort malgré ses faibles moyens» et promet que «les améliorations (de la Constitution) viendront plus tard». Avec lui ?
A cette sortie de Abdoul Mbaye, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne a répondu par une contribution titrée : «Les raisons pour voter Oui au référendum du 20 mars 2016». Ou encore Mimi Touré qui rappelle à son prédécesseur son devoir de «loyauté» à Macky Sall qui l’avait nommé. «Le président de la République a la prérogative de choisir ses collaborateurs et il le fait parmi les 14 millions de Sénégalais, et ceux qu’il choisit ne sont pas forcément les plus doués, les plus intelligents ou les plus diplômés», avait-elle soutenu lors d’un meeting à Kaolack.
Après son limogeage spectaculaire, annoncé par un communiqué de la Présidence, le banquier a sorti un livre, Servir, et a lancé le «Club travail et vertu» pour, dit-il, «aider les décideurs du continent à mieux formuler les politiques publiques».