La lancinante question de la souveraineté numérique du Sénégal se pose à nouveau avec acuité avec le rejet de la requête formulée par l’Etat du Sénégal au niveau du réseau social, Facebook.
En effet, selon la radio Rfm, l’Etat du Sénégal, via la Commission nationale de protection des données personnelles, a demandé à Facebook de lui donner la liste de toutes les ressortissants sénégalais qui ont accès à Facebook. Une demande du Sénégal qu’aurait rejetée le réseau social en ligne, prétextant qu’elle est dénuée de tout fondement juridique. A noter, par ailleurs que le Sénégal n’a pas été le premier pays à voir sa demande refusée. En effet, d’autres pays Africains comme le Nigéria et l’Algérie avaient formulé la même requête auprès de Facebook mais leur sollicitation a été également rejetée.
Sur les ondes de la même radio, le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh) a fustigé l’attitude du gouvernement. Indigné en effet de la requête du Sénégal, Me Assane Dioma Ndiaye a estimé que «c’est un abus de l’Etat du Sénégal».
De l’avis du «droit de l’hommiste», si Facebook communique les données personnelles des Sénégalais, «cela viendrait à violer les données personnelles de paisibles citoyens». Me Ndiaye reste ainsi convaincu que «Facebook est conscient que sa responsabilité pourrait être engagée si d’aventure Facebook donnait à un Etat ou quelque organisme que ce soit des informations et données personnelles sans autorisation de ces personnes».
Ce qui remet sur la table la problématique de la souveraineté numérique du Sénégal. Une question qui avait été soulevée par l’Organisation des professionnelles des Tic (Optic), qui estime que quelle que soit la sécurité des données, elles se trouvent ailleurs. Pour ce faire, ladite organisation avait recommandé à l’Etat de faire prévaloir la préférence nationale, dans le secteur du numérique.