L’Etat du Sénégal vient d'acquérir quelque 300.000 doses de vaccin T1/44 auprès de la FAO, pour faire face à la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), a révélé, mardi à Dakar, Aminata Mbengue Ndiaye, ministre de l’Elevage et des Productions animales.
‘’L’élevage constitue une activité socioéconomique importante dans nos pays. Au plan régional, il contribue à la formation d’au moins 30% de la masse monétaire et représente un puissant facteur d’intégration’’, a indiqué Aminata Mbengue Ndiaye.
Elle présidait la consultation régionale sur la lutte contre la péripneumonie contagieuse bovine en Afrique, organisée sous en collaboration avec la FAO.
Mme Ndiaye a ajouté que dans un tel contexte, la promotion de ce secteur constitue une priorité et exige le contrôle des maladies animales transfrontalières comme la péripneumonie contagieuse bovine qui affecte la productivité du cheptel.
La PPCB est ''une maladie animale transfrontalière insidieuse et complexe. Elle est endémique dans notre région. Son contrôle et son éradication requiert une approche régionale coordonnée soutenue par une volonté politique et un soutien international’’, a-t-elle dit.
Selon les experts, la PPCB est causée par une mycoplasmose qui affecte spécifiquement les bovidés. Elle est inscrite sur la liste des maladies de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
‘’Sur le plan clinique, elle est caractérisée par des symptômes généraux, respiratoires et les arthrites chez les veaux’’, a expliqué Aminata Mbengue Ndiaye.
Absente du Sénégal depuis 1978, la PPCB est réapparue en novembre 2012 à Lounthy, dans la communauté rurale de Bala (département de Goudiry). Le laboratoire national de recherches agricoles avait établi le diagnostic et isolé le mycoplasme.
‘’Cette longue période d’absence de la maladie avait conduit notre pays à arrêter la vaccination en octobre 2005 après quatre décennies de campagne de vaccination de masse contre la peste et la péripneumonie contagieuse bovine’’ a souligné la ministre.
''Durant ce temps, a-t-elle indiqué, l’accent était mis sur la surveillance clinico-sérologiques chez des troupeaux de bovins identifiés au niveau des sites stratégiques et notamment des abattoirs et aires d’abattage où les lésions de la maladie sont caractéristiques.
Par ailleurs, en 2009, le Sénégal avait soumis à l’OIE, un dossier pour l’obtention du statut de pays indemne de PPCB.
‘’La qualité du dossier avait été appréciée mais, l’identification de toute la population bovine pour assurer la traçabilité des animaux était une contrainte majeure’’ a dit Aminata Mbengue Ndiaye.
Depuis lors, a-t-elle dit, le Sénégal poursuit la surveillance de la maladie dans le cadre du système national de surveillance épidémiologique mis en place.
C’est dans cette optique que le Sénégal a déjà signé avec la Mauritanie, un protocole d’accord zoo sanitaire qui prévoit entre autres, les échanges d’informations, la lutte coordonnée contre les maladies animales transfrontalières.
‘’Trois autres protocoles sont en cours de ratification avec la Gambie, la Guinée et le Mali’’, a indiqué Aminata Mbengue, ajoutant que la commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a déjà commandité une étude relative à l’élaboration de programmes régionaux de lutte coordonnée contre la PPCB.
''Face aux enjeux et aux défis que représente la péripneumonie contagieuse bovine en Afrique, cette plate forme d’échanges permettra d’identifier une stratégie régionale assortie d’un paln d’actions de lutte contre cette maladie'', a t- elle affirmé.
‘’Le Sénégal mettra tout en œuvre pour opérationnaliser les conclusions et les recommandations de cette rencontre’’, a assuré Aminata Mbengue.
En ce sens, elle a lancé un appel aux partenaires techniques et financiers pour un accompagnement dans lutte contre la PPCB.