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Coopération militaire avec les États-Unis
Publié le mardi 10 mai 2016  |  Le Quotidien
L`exercice
© Autre presse par DR
L`exercice militaire international Flintlock 2016 a pris fin




Le Général Mamadou Niang salue les accords de défense entre les Etats-Unis et le Sénégal. Par ailleurs, sur le dialogue politique lancé par le chef de l’Etat, qu’il juge «nécessaire et souhaitable», l’ancien ministre de l’Intérieur dit n’avoir pas compris la proposition de Idrissa Seck pour la mise en place d’un Conseil suprême de la République. C’est entre autres questions que le Gl Niang a évoqué dans l’émission Grand jury de la Rfm, hier.

Le Général Mamadou Niang trouve que la question des accords de défense entre les Etats-Unis et le Sénégal «ne mérite pas tous les commentaires» qu’il a entendus. Invité de l’émission Grand jury de la Rfm, hier, il estime qu’il faut, «au contraire, saluer et féliciter ceux qui ont eu la bonne idée de signer ces accords-là parce qu’ils ont pesé et soupesé les tenants et les aboutissants de ce qu’ils faisaient». Le Général à la retraite rappelle d’ailleurs que les Américains ont «toujours été présents ici», rappelant qu’il y a plus d’une trentaine d’années, ils ont équipé le génie militaire sénégalais et formé «énormément de militaires». Pour lui, c’est dans le cadre d’un «monde global» et face à une «menace globale» qui demandent une «réponse globale» qu’il faut situer ces accords de défense. Mieux, souligne-t-il, «tous les accords, quels qu’ils soient, sont les bienvenus, s’ils respectent notre souveraineté» et si toutes les deux parties «y trouvent chacune son compte». Car, l’ancien ministre de l’Intérieur est convaincu qu’un accord de défense entre les Etats-Unis et le Sénégal «peut être équilibré». «C’est nous qui sommes souverains, qui savons ce que nous voulons. Je ne connais pas le contenu des accords et je n’ai pas le droit d’en connaître certainement. On ne peut pas mettre tous les éléments d’un accord à la disposition de tout le monde quand ils sont de cette nature parce qu’il y en a qui n’ont pas le droit d’en connaître. C’est comme si vous disiez : «Je suis en train de me préparer et voilà ce que je vais faire».»

«Le Sénégal a intérêt à diversifier sa coopération militaire»
Au-delà de la présence des Eléments français au Sénégal, anciennement Forces françaises du Cap-Vert, le Gl Niang milite pour la diversification, par le Sénégal, de la coopération dans le domaine militaire. Ce d’autant que «la France n’interdit pas et ne s’interdit pas de coopérer». L’essentiel, c’est qu’ils aillent «dans la même direction quand il s’agit de combatte le terrorisme ou autres». Il convoque l’histoire : «Lorsque nous avons obtenu nos indépendances, nous étions là, tous jeunes officiers. Les accords de défense avec la France nous ont servi de couverture pour nous permettre -c’était la volonté du Président Senghor et il avait raison- de réaliser justement la montée en puissance de note Armée dont nous sommes si fiers aujourd’hui. Ces accords de défense ont joué un rôle capital et il faut être reconnaissant. Ensuite, le monde ayant changé, les Elé­ments français ont changé en effectif, mais pas en efficacité ni en présence ni en capacité de réaction. La preuve, c’est que les Eléments français ne couvrent pas que le Sénégal.»

Gambie : «Il n’est pas normal que le Sénégal ne puisse pas assurer la continuité géographique de son Etat»
Cet ancien Commandant de la zone de défense n°2 en Gambie s’est aussi prononcé sur la crise entre Dakar et Banjul. Mamadou Niang dit : «Nous sommes, au Sénégal, victimes de notre cohérence, de nos visées panafricanistes, et nous avons raison. C’est la raison pour laquelle, dès le début de nos indépendances, nous avons voulu, par des forces concentriques, -Président Sen­ghor toujours- regrouper le plus grand nombre (fédération du Mali, Sénégambie, etc.). Parce que nous avons toujours pensé qu’il faut de grands ensembles. Les Gambiens sont nos amis, nos parents, nos voisins. Pont ou pas- je souhaite qu’il y en ait- il n’est pas normal que le Sénégal ne puisse pas assurer la continuité géographique de son Etat. Il n’est pas normal que, quand le Sénégalais a besoin d’aller d’un endroit à un autre de son pays, il demande l’autorisation d’être tracassé.» Bref, pour lui, «la Gambie gagnerait à tendre la main au Sénégal, à ce qu’on s’entende, à ce qu’on fasse un espace économique, politique commun, à ce qu’on partage tout».

«Le ministre de l’Intérieur doit organiser les élections»
L’opposition réclame aujour­d’hui le départ du ministre de l’Intérieur, organisateur des élections. Le Gl Mamadou Niang, ancien président de l’Observatoire national des élections (Onel) et ancien ministre de l’Intérieur, se veut clair. «Le ministre de l’Intérieur, c’est lui qui a tous les fichiers (port d’armes, carte d’identité, etc.) et c’est lui qui a l’Administration territoriale. Quand, pour la première fois, nous avons, en 1998, créé l’Onel, j’avais déjà dit au départ que je souhaitais que cet observatoire-là ne soit qu’une béquille une aide à la démocratie dont il faudrait se séparer une fois qu’on aurait atteint la maturité dans notre marche de l’idéal démocratique. Ce sont des instruments qui doivent disparaître», dit-il. Y compris la Commission électorale nationale autonome (Cena). «Le ministre de l’Intérieur, dans toutes les Républiques normales, organise les élections. Le Peuple est là et regarde, les journalistes aussi ; on ne peut plus voler des élections», affirme-t-il.

Conseil suprême de la République : «Je ne comprends pas la proposition de (Idrissa Seck)»
Alors que le chef de l’Etat va ouvrir le dialogue politique la semaine prochaine, le Gl Niang estime que ces concertations sont «nécessaires et souhaitables». En revanche, la proposition de Idrissa Seck, qui prône la création d’un Conseil suprême de la République, ne le convainc pas et il s’interroge : «Ça veut dire qu’il (Idrissa Seck) superviserait l’action du chef de l’Etat ? Je ne sais pas, je n’ai pas bien compris. Je ne sais pas ce qu’il a voulu dire. Nous sommes dans une République, dans un Etat de droit. Il y a des institutions comme le président de la République qui est une émanation de la volonté populaire. Et, à partir de ce moment, je ne vois pas de personnalité capable d’être au-dessus de cette autorité-là, sinon il faut changer d’appellation de nos Etats.» Il suggère d’aller demander au leader de Rewmi ce qu’il veut dire par Conseil suprême de la Répu­blique composé d’anciens chefs d’Etat, d’anciens Premiers ministres, d’anciens présidents de l’Assemblée nationale, d’anciens ambassadeurs, etc. «Quand ils iront négocier, peut-être qu’ils mettront cela sur la table. Ça c’est du domaine politique et je ne rentre pas là dedans», conclut-il.
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