Le village de la Biennale a abrité hier un face à face entre le comité d’orientation de la Biennale et les journalistes nationaux comme internationaux. Ce fut l’occasion de faire un petit bilan de la semaine professionnelle du Dak’Art 2016, mais surtout de réagir à ce que certains considèrent comme une «mauvaise organisation» de ce rendez-vous.
Le président du comité d’orientation de la Biennale Baidy Agne, le commissaire général du Dak’Art Simon Njami et le secrétaire général de la Biennale, Rassoul Seydi ont fait face à la presse hier, pour disent-ils, faire le point de la «semaine professionnelle» du Dak’Art qui s’achève ce week-end. «Nous sommes venus remettre en perspective les enjeux, envisager l’avenir. Et les enjeux pour nous, c’est d’abord repositionner la Biennale et faire avancer les choses sur la reconnaissance de ce rendez-vous des arts», a introduit le président du Conseil national du patronat du Sénégal (Cnp). Pour Baidy Agne, cette Biennale offre l’occasion de noter l’engouement que suscite Dak’Art. «C’est aussi l’occasion d’ouvrir le débat sur le statut de la Biennale comme l’a souhaité le président de la République», a indiqué le président du Comité d’orientation, qui relève surtout le «charme» qu’offre le off de cette Biennale.
«Nous devons noter que de plus en plus, le secteur privé s’implique dans l’organisation de la Biennale. Il nous faut continuer à mobiliser les acteurs. Surtout les privés. Car le Off attire beaucoup de sponsors privé», a poursuivi M. Agne, qui relève par ailleurs les points positifs de cette édition qui sont : «le fait que le président de la République pour la première fois préside l’ouverture de la Biennale et surtout l’utilisation faite du site de l’ancien Palais de justice où est présentée l’exposition internationale». L’ouverture de ce site du Palais de justice, montre ce que «l’art peut apporter par rapport aux politiques», a renchérit Simon Njami. Le commissaire général de la Biennale mentionne en effet que le fait d’ouvrir ce palais délaissé depuis des années, a suscité des débats et provoqué des réflexions fécondes. «Peut-être qu’après cette Biennale le projet du musée d’art contemporain voulu par Senghor verrait le jour», a-t-il dit. M. Njami qui affirme en allusion au thème de la Biennale que «nous sommes dans un monde de désenchantement» et que «c’est la poésie qui crée l’enchantement», indique également que «La poésie c’est l’art… et l’art touche à la politique, à l’organisation de la société… » Pour cette raison, «Nous devons travailler autour de tout cela depuis Dakar, pour envoyer un message fort au monde», a dit le commissaire général du Dak’Art 2016.
Baïdy Agne répond à Zulu Mbaye : Il ne sait pas ce qu’est un comité d’orientation.»
l ne pouvait pas terminer sa conférence de presse sans faire allusion à l’actualité brulante de la matinée d’hier. «J’ai discuté ce matin avec un de vos confrères qui me faisait part des déclarations d’un membre du comité d’orientation de la Biennale…Il ne faut pas que les gens se croient supérieurs aux autres. Zulu Mbaye ne sait pas ce que c’est qu’un comité d’orientation…», a réagi le président du comité d’orientation du Dak’Art 2016. Pour lui, cette biennale est la meilleure, car elle montre à travers les différentes créativités artistiques qu’il y a un souci de «pousser la jeune génération d’artistes mais aussi de faire voir les œuvres d’artistes confirmés».
Rappelons que dans l’édition d’hier du journal Le Quotidien, l’artiste Zulu Mbaye dans un entretien a affirmé que «la Biennale n’a pas un comité d’orientation mais un comité d’organisation». Des propos qui, dit-on, n’ont pas plu à ses collègues du comité d’orientation.